C’est l’aventure d’une année. Une expérience toujours qualifiée d’extraordinaire. Partir un an, loin de chez soi, pour étudier. Passer la frontière, franchir la barrière de la langue et ne revenir que 12 mois plus tard, plus enrichi qu’au départ. C’est le projet porté par le programme Erasmus, qui fête cette année ses 30 ans. Samuel, jeune français de tout juste 20 ans, se lance le défi de partir. Et il n’est pas des moindres.

Erasmus: "La Norvège permet d'étudier dans un cadre unique"

Non pas qu’il parte à l’autre bout du Globe, mais sa destination se situe au cercle polaire arctique.

À Tromso, en Norvège. Un choc climatique en prévision pour celui qui est originaire de Béziers, dans le sud de la France. D’où une volonté prioritaire de partir en Italie au moment d’effectuer sa demande. « L’université Paul-Valéry de Montpellier nous demande de faire 5 choix de destinations. En histoire, il y avait seulement 10 destinations en langue anglaise. La Norvège était mon deuxième voeu derrière Bologne en Italie, mais en réalité, je n'avais pas vraiment de préférence. »

Mais lorsqu’il a été annoncé à celui qui a obtenu un baccalauréat avec mention Très bien que sa future année scolaire se ferait au pays où le soleil ne se couche jamais, la nouvelle a été accueillie avec joie : « La Norvège permet d'étudier dans un cadre unique, entouré par une nature sauvage et aux portes de l'arctique, un espace au coeur de beaucoup de questions internationales. »

Et quoi de mieux qu'une telle destination pour ce passionné d’histoire, qui vient de terminer deux années de classe préparatoire en Hypokâgne et Khâgne, à Nîmes.

« Pendant l'année à venir, je vais suivre des enseignements en histoire globale, en économie, en sciences religieuses et en sciences sociales. » Des cours savamment choisis par l’étudiant. De quoi lui faire relever des différences notables entre les deux systèmes éducatifs, avant même d’avoir posé un pied sur le sol norvégien.

« Les cours en Norvège sont libres. Chaque étudiant choisit différents cours qui l’intéressent, tout en tâchant de donner une logique à l’ensemble. » Un ensemble qui doit lui permettre de revenir dans l’Hexagone en ayant acquis « un niveau solide en anglais et une bonne connaissance du monde arctique et des enjeux corrélés.

»

Des aides de l'Europe, de la Région et du Crous pour ce programme Erasmus

Partir en Norvège, c’est aussi un budget, le niveau de vie étant beaucoup plus élevé qu’en France. Mais le jeune homme ne partira pas sans rien à plus de 4000 km de chez lui. « Le montant de la bourse Erasmus est de 2000 euros pour l’année. Ensuite, je touche une aide à la mobilité internationale d'un montant de 2000 euros également. Je suis boursier du Crous en France, donc je vais percevoir ma bouse, à savoir 550 euros par mois. Enfin, la région Occitanie met à notre disposition des bourses d'études dont l'obtention se fait sur dossier. Elle s'élève à 2000 euros. » Un joli pécule qu’il n’a pas manqué d’agrémenter cet été.

Et pour cela, Samuel a enfilé le bleu de chauffe… ou plutôt le vert « J'ai travaillé au service nettoiement à la mairie de Béziers afin d'obtenir un premier complément de ressources pour mon arrivée. » Sur place, il espère trouver un travail en parallèle de ses études.

Mais avant de se lancer dans l’aventure, il reste une dizaine de jours pour se préparer. Et s’en aller à 20 ans pour une telle durée, ce n’est pas anodin : « Le stress monte peu à peu. Mais plus que de l'appréhension, c'est plutôt de la curiosité, de l’impatience que je ressens. Il me tarde notamment de pouvoir progresser en anglais, étant donné la relative faiblesse de mon niveau.

» Si les études sont sa priorité, il n’en oublie pas pour autant le plaisir de découvrir un pays, jusqu’ici uniquement vu dans les livres de géographie: « J'espère profiter de la Norvège, de ses paysages, sa culture, son histoire, ses habitants... Je suis très curieux de découvrir tout cela et j'espère que ce sera une belle expérience. »