Escape games, hackatons, projections cinéma, entretiens vidéo en direct ou différé… Comme il ne suffit pas de traverser la rue pour trouver du travail, les méthodes de recrutement évoluent depuis plusieurs années pour gagner du temps et s’adapter aux profils des candidats. Conséquence directe ou non, certains secteurs attirent plus que d’autres, et pas forcément ceux que l’on croit. Contrairement aux déclarations d’Emmanuel Macron mi-septembre, largement relayées dans les médias, les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration ne recrutent pas tant que cela.

Ils sont même en recul ces derniers mois, avec quatre points de moins sur le troisième trimestre et cinq de moins en un an, selon le baromètre réalisé fin septembre par Manpower. ' Les entreprises ont du mal à recruter et se découragent, car elles n’arrivent pas à séduire les candidats. Ils y voient trop de contraintes. Pour résoudre ce problème, il convient de revaloriser ces emplois et de leur donner plus d’attractivité ', explique Alain Roumilhac, président de ManpowerGroup France, dans Les Échos.

Constat similaire dans le commerce, où les intentions d’embauche perdent deux points par rapport au trimestre précédent, et neuf sur un an. Si le rythme des recrutements accélère davantage dans les PME que dans les grands groupes, plusieurs secteurs parviennent à inverser la tendance en affichant un dynamisme remarqué.

Le domaine des technologies a, on le sait, le vent en poupe en pleine période de transformation digitale. Les spécialistes de développement et de la data s’arrachent dans les cabinets et services de recrutement, friands de compétences en constante évolution. Selon Fabien Stut, directeur exécutif du cabinet Hays, les entreprises du secteur sont même prêtes à ' faire des concessions et s’ouvrir à des profils plus atypiques '.

Orano : une grande campagne pour recruter 1 500 personnes

Autres secteurs aux importantes perspectives d’embauche : l’énergie et l’industrie, où les propositions de recrutement ont augmenté de quinze points par rapport au trimestre précédent, et de dix unités par rapport à l’an passé, selon le dernier baromètre de Manpower. Là aussi, le contexte de transition énergétique est favorable à l’essor global du marché.

L’industrie extractive a ainsi progressé de sept points par rapport au quatrième trimestre 2017, dopée par la forte demande en minerais rares nécessaires à la fabrication d’installations renouvelables (véhicules électriques, panneaux solaires, éoliennes, etc.).

Parmi les principaux pourvoyeurs d’emplois, Orano (ex-Areva) s’apprête à recruter 1 500 personnes en 2018, dont 800 en CDI, dans 250 métiers dans les domaines de la production, de l’ingénierie, de la chimie, des transports, de la gestion des déchets et du démantèlement. Ces nouvelles recrues représenteront près d’un dixième du total des 16 000 collaborateurs du groupe. ' Orano propose des emplois qualifiés sur des projets à long terme et porteurs d’avenir ', affirme François Nogué, son directeur des ressources humaines.

Le 2 octobre, Orano a lancé jusqu’au 15 décembre une campagne de promotion de sa marque employeur sur internet et les réseaux sociaux, baptisée #OranoRecrute, dans le but ' d’attirer de nouveaux talents dans nos différents métiers ', selon le DRH. En complément de cette opération séduction, l’entreprise organise un forum de l’emploi le 6 novembre au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines pour présenter l’ensemble des opportunités professionnelles. Reste pour eux à trouver les arguments nécessaires pour être visible et pour attirer les talents. Une mission plus difficile qu’il n’y parait…