Alexandra Damien a été condamnée, ce mardi à deux ans de prison, dont six mois ferme, pour s'être faite passer pour une victime des attentats du 13 novembre. Les 18 mois de sursis sont accompagnés d'une mise à l'épreuve, comprenant notamment l'indemnisation des parties civiles et une obligation de soins. Le parquet avait requis 18 mois de prison ferme, soulignant un dossier "marqué par la cupidité" d'une personne qui avait relancé dix fois le Fonds de garantie.

Alexandra Damien a été reconnue coupable d'escroquerie et de faux témoignage. Des incohérences et des déclarations contradictoires dans les médias avaient conduit à l'ouverture de l'enquête.

Témoignage dès le 14 novembre

Alexandra Damien avait fait sa première intervention médiatique dès le lendemain des attentats terroristes de novembre 2015. Elle avait été photographiée devant la terrasse du bar Le Carillon, l'air dévasté, et avait déclaré avoir été touchée au bras par une rafale de kalashnikov. Elle affichait fièrement sa cicatrice sur les réseaux sociaux. Plusieurs médias avaient relayé son témoignage, y compris la chaîne américaine CNN.

Passage aux aveux

Alexandra Damien a reconnu durant son procès avoir menti. Elle a déclaré : "Je devais rejoindre des connaissances mais je suis allée autre part", faisant référence au bar Le Carillon. La parisienne avait ainsi changé de programme 20 minutes avant les attentats et n'était par conséquent pas sur les lieux durant les faits.

Une indemnisation de 20.000 euros

Elle était notamment jugée pour avoir escroqué le Fonds de garantie des victimes de terrorisme et autres infractions pénales (FGTI) à hauteur de 20.000 euros, ainsi que l'Association française des victimes du terrorisme (AFVT). Cette dernière lui avait permis de bénéficier d'un stage thérapeutique dans un hôtel en Normandie.

Alexandra Damien était inscrite sur la "liste unique des victimes", un document officiel recensant l'ensemble des victimes des attentats. La jeune femme a ainsi rapidement pu prétendre à une indemnisation financière.

Tatouée de la devise de Paris

Alexandra Damien affichait fièrement son tatouage "Fluctuat nec mergitur", devise de Paris, quelle s'était fait faire après les attentats de novembre.

Elle avait également été photographiée en 2017 par l'Agence France Presse dans le cadre d’un reportage intitulé "le tatouage comme thérapie".

Depuis 2016, quatorze personnes ont été condamnées pour avoir escroqué ou tenté d'escroqué le Fonds de Garantie des victimes des actes de terrorisme. Trois autres dossiers sont actuellement en cours.