En se faisant passer pour une victime des attentats du 13 novembre 2015 qui ont frappé la salle de concert parisienne "Le Bataclan", Florence M. avait empoché la somme de 25 000 euros d’indemnités, 13 320 euros de l'Assurance-maladie, a bénéficié de 30 jours d'ITT (Interruption Totale de Travail), puis sollicité la Mairie de Paris afin d'obtenir un logement social. La femme de 49 ans était allée encore plus en intégrant l'association de victimes "Life for Paris". Florence, qui n'en est pas à sa première arnaque, a été jugée ce jeudi 22 mars pour escroquerie.
"Life for Paris" démasque la supercherie
Elle n'a jamais mis les pieds au Bataclan ! Pourtant Florence a raconté à toutle monde avoir vécu l'horreur, entendu "les balles qui lui sifflaient aux oreilles". Pour combler ce traumatisme, l’affabulatrice empoche la jolie somme de 25.000 euros du Fonds de garantie des victimes de terrorisme. En mars 2017, Florence se fait embaucher bénévolement, puis salarier en CDD par l'association de défense des victimes de l'attentat du 13 novembre baptisé "Life for Paris".
Afin d'être inscrite sur la liste officielle des victimes de l'attentat et ainsi recevoir ses indemnités, Florence a falsifié grossièrement une facture pour l'achat des billets du concert des Eagles or Death Metal, le groupe qui jouait au Bataclan le soir du 13 novembre 2015.
En réalité, l'escroc portait deux casquettes : celle d'une proche de victime grièvement blessé lors de l'attentat, dans le but de se faire embaucher par l'association, et celle de victime pour toucher le 25 000 euros du Fonds de garantie.
Seulement un jour, un des membres de "Life for Paris" commence à s'interroger sur la véracité du témoignage de Florence.
En effet, le faux billet fabriqué avec le matériel de l'association, à partir de vraies places de concert appartenant aux victimes qu'elle côtoyait, va mettre la puce à l'oreille. Pendant plusieurs semaines, les membres de l'association font mine d'ignorer la situation et laissent travailler les enquêteurs qui ont été avertis.
La victime imaginaire des attentats était allée jusqu'à créer un faux profil Facebook où elle rédigeait des centaines de commentaires de soutien avec d'autres profils de victimes des attentats de Paris.
4 ans et demi de prison ferme
Une escroquerie perfide qui lui a valu à ce jour une lourde peine de quatre ans et demi d'emprisonnement ferme par le tribunal correctionnel de Créteil (Val-de-Marne). Florence a été reconnue coupable de d'"escroquerie", d'"abus de confiance" et de "faux". L'association "Life for Paris" s'est constituée partie civile dans cette affaire contre cette femme originaire de Maisons-Alfort qui a tenu à garder la tête tournée pendant l'audience, de manière à ce que le public ne la voit pas.
A ce jour, la fausse victime des attentats de Paris qui a confié qu'elle regrettait ce mensonge, a également été condamnée à rembourser les 25 000 euros au FGTI, les 13 320 euros perçus via l'Assurance-maladie, et 3 000 euros à "Life for Paris" La prévenue n'a pas encore préciser si elle voulait faire appel à cette condamnation.
Condamnée trois fois pour escroquerie
Florence M. n'en est pas à son premier coup. En effet, en février 2016, la femme a déjà été condamnée pour des faits similaires. Cette femme sans activité, narcissique et atteinte d'un trouble de l'identité serait à chaque coup monté motivée par l'appât du gain. Cette fausse victime est loin d'être un cas isolé, car selon le Fonds de garantie des victimes du terrorisme pas moins de 11 escrocs ont été condamnées pour s'être passer pour des victimes des attentats du Bataclan et du stade de France entre le 21 novembre 2016 et le 1er décembre 2017.