Une nouvelle fois encore, une personne s'est faite passer pour une victime des attentats du 13 novembre 2015 au Bataclan qui ont causé la mort de 90 personnes. Mais contrairement aux autres fraudeurs, qui avaient juste essayé de réclamer des indemnisations, cet homme était allé beaucoup plus loin, usant et abusant de couvertures médiatiques afin de s'assurer une crédibilité.
Une supercherie à l'échelle nationale
Cédric R., ancien ambulancier de 29 ans, s'est fait connaître en tant que témoin clé des attentats du 13 novembre 2015 au Bataclan, prétendant qu'il était situé à la terrasse de la salle de concert au moment où la fusillade avait eu lieu.
Pendant deux ans, il n'a cessé de témoigner dans les plus grands médias nationaux sur la tragédie à laquelle il n'avait jamais assisté. Il était en quelque sorte devenu le témoin clé de ces attentats, l'homme à travers lequel tous les grands médias tels que RTL, BFM, Libération, Le Monde s'étaient appuyés pour décrire ce massacre et l'horreur vécue par ceux qui y étaient présents. Il était même allé jusqu'à se faire tatouer sur le bras une Marianne en pleurs.
Il avait donc fait sa demande d'indemnisation auprès des Fonds de garantie le 11 novembre 2016, espérant que sa surmédiatisation attesterait de sa crédibilité. Sauf qu'une enquête policière a rapidement contredit ses déclarations, mettant en évidence les nombreuses contradictions dans ses témoignages.
Ils ont également eu la preuve qu'il n'était pas présent lors de l'attaque, mais dans les Yvelines chez ses parents, grâce aux données de son téléphone portable. En fait, le jeune homme s'était rapidement rendu au Bataclan dès que les médias avaient commencé à parler de la fusillade. Il était arrivé juste au moment où la BRI était intervenue pour sauver les survivants pris en otage.
L'ambulancier s'était alors rendu dans un bar proche où plusieurs rescapés s’étaient réfugiés.
Après l'attentat, il s'était démené pour être interviewé par les plus grands médias nationaux, c’était un membre très actif de l'association Life for Paris, mise en place pour accompagner les rescapés. Il a même organisé des "apéro-thérapies" ainsi qu'une soirée chez lui.
Il avait ensuite assisté au concert des Eagles of Death Metal à l'Olympia trois mois après les attentats. Seuls les rescapés, les proches des victimes et le personnel du Bataclan y étaient conviés.
Depuis, Cédric R. était parti vivre en Nouvelle-Calédonie à Nouméa. La police française avait profité de son passage à Paris en octobre 2017 pour le mettre en garde à vue. Le 27 octobre, il comparaissait devant un tribunal qui a demandé une expertise psychologique et psychiatrique afin de pouvoir le juger. Le procès se déroulera le 1er décembre. Il a avoué la supercherie lors de son audience au tribunal : "J’ai fait une erreur, j’ai franchi une limite impardonnable". Ses collègues de travail avaient remarqué son grand désir de reconnaissance lorsqu'il était ambulancier, faisant douter les juges sur les réelles motivations de Cédric.