En 2016 M. Brahim, chauffeur de bus depuis douze ans à Clermont-Ferrand, s’était vu adresser une lettre de licenciement pour avoir refusé, à plusieurs reprises, de serrer la main à ses collègues féminines. Un comportement jugé inapproprié par l’entreprise. Après plusieurs années de combat, les Prud’hommes viennent de trancher.
Un long combat
Il aura fallu attendre deux ans pour qu’un statut définitif soit prononcé. Les Prud’hommes ont déclaré que les causes du licenciement n’étaient pas réelles et sérieuses. L’entreprise doit donc verser 27 000 euros de dédommagements à M.Brahim.
Ce dernier se déclarait soulagé mais que cette histoire ne s’arrêtait pas là pour lui puisqu’il était toujours incapable de trouver du travail, l’affaire lui ayant donné une mauvaise réputation. Pour lui, cette histoire est avant tout une question de préjugés à son encontre et qu’il est la réelle victime dans l’histoire. Victime de ses anciennes collègues féminines qui ont initié les mauvaises relations au sein de l’entreprise. Et ce uniquement pour son faciès et sa religion.
Victime de discrimination
M.Brahim est musulman pratiquant, mais ce n’est pas pour cela qu’il refusait de serrer la main à ses collègues, mais plus à cause de son caractère. Il a du mal avec le contact physique et ce depuis son enfance.
Pour cet homme, ses anciennes collègues féminines auraient manipulé la vérité puisque ce serait elles qui, en premier lieu, refusaient de lui dire bonjour à cause de sa religion. Bien qu’un premier événement ayant eu lieu en 2015, lui avait valu une mise à pied, il avait continué de travailler dans le même cadre et avec les mêmes collègues.
Il s’agit, d’après lui, d’un coup monté afin de le pousser à la faute et obtenir des preuves pour le faire exclure de l’entreprise.
Mais pour l’employeur, la compagnie T2C, il est surtout question de plusieurs comportements discriminants répétés. Des plaintes de plusieurs collègues féminines étaient remontées à la direction.
L’entreprise se devait de montrer une image irréprochable face aux utilisateurs du service et le renvoi de M.Brahim était essentiel pour préserver une cohérence.
Un nouvel exemple de tensions qui a eu lieu dans le monde salarial, les préjugés et les discriminations peuvent amener des situations complexes. Dans ce cas-ci, M.Brahim se retrouve sans emploi et n’a aucune assurance d’en retrouver. Les avocats ont montré des témoignages féminins en opposition aux accusations, ce qui a permis à la justice de statuer en faveur de l’ancien chauffeur de bus.