Vincent Lambert, âgé de 42 ans, était devenu tétraplégique et son état de conscience, dit minimal depuis 2008, à la suite d’un accident de la route. Il s’est éteint ce jeudi matin à 8h24 à l’hôpital Sébastopol de Reims après 11 ans de bataille judiciaire.

Ouverture d’une enquête "en recherche des causes de la mort"

Mathieu Bourrette, le procureur de la République de Reims a rencontré ce jeudi l’épouse, les parents ainsi que les frères et sœurs de Vincent Lambert pour leur faire part de l’ouverture d’une enquête ayant pour but de rechercher les causes de la mort de l’ancien infirmier.

Une autopsie ainsi que des analyses toxicologiques seront réalisées vendredi matin à l’institut médico-légal de Paris. Le corps sera ensuite rendu à son épouse et tutrice légale, Rachel. « Il est indispensable de fournir les éléments médicaux et judiciaires permettant de connaître les causes exactes de la mort, afin que chacun prenne ses responsabilités », a-t-il ajouté. Cette enquête ferait suite à une plainte pour homicide volontaire déposée il y a une semaine, le 4 juillet, par les parents du défunt à l’encontre du docteur Vincent Sanchez. Ce dernier avait en effet interrompu les traitements du patient le 2 juillet suite à la décision de justice définitive de la Cour de cassation le 28 juin 2019.

La mort du jeune homme était inéluctable. Un protocole strict avait alors été mis en place afin de stopper l'hydratation et de la nutrition artificielles qui maintenaient l’homme en vie. Un puissant anesthésique à action rapide avait alors été administré au patient pour lui éviter de souffrir de la soif ou de la faim. Le procureur de Reims a également indiqué qu’il n’excluait pas d’auditionner le personnel médical du CHU ainsi que les membres de la famille pour vérifier que tout s’est déroulé en conformité avec la loi.

Les résultats de l’enquête ne seront pas dévoilés avant plusieurs semaines.

De vives réactions

Par le biais de son avocat, maître Nourdin, Rachel Lambert se dit attristée par cette enquête. "L'annonce de son décès a été très éprouvante et difficile sur le plan personnel, parce que ça reste la perte d'un être cher, mais elle est aussi triste devant l'acharnement qui continue...»

Quelques heures après la mort de leur fils, Pierre et Viviane déclarait : « Vincent est mort, tué par raison d’État et par un médecin qui a renoncé à son serment d’Hippocrate » avant de préciser « L'heure est au deuil et au recueillement. Il est aussi à la méditation de ce crime d'État ».

Le pape François a lui aussi réagi, via Twitter.

La mort de Vincent Lambert permettra sans aucun doute de relancer le débat sur la fin de vie en France et d’informer les citoyens sur leurs droits de rédiger des directives anticipées.