Spécialiste de la distribution de vélos, Holland Bikes a rencontré un réel succès durant la période de confinement. L'entreprise croit beaucoup à l'impact de cette période dans la démocratisation du vélo, comme l'explique Bart Vos, directeur commercial d'Holland Bikes.

Bart Vos répond à quelques questions pour prendre part au projet BlastingTalks, qui consiste à se concentrer sur les challenges auxquels les compagnies font face lors de l’évolution du monde digital, les profondes transformations socio-économiques et lors de cette période inédite de crise sanitaire.

Avez-vous observé une hausse de demandes de vélos depuis le confinement ? D’où votre mise à disposition de vos vélos destinés aux touristes pour les personnes voulant se rendre sur leurs lieux de travail ?

Tout à fait, cela a même dépassé nos attentes. Depuis presque vingt ans, nous distribuons des vélos hollandais en France. Nous avons toujours été très attentifs sur tout ce qui concerne l'infrastructure, la mise en place et la démocratisation du vélo comme moyen de déplacement.

Nous avons introduit le vélo électrique en France dès 2006 (site Holland Bikes / accueil / vélos / velos électriques). La tendance est forte et nous la soutenons depuis le début. Nous savions qu'avec le confinement, et l'exemple des Pays-Bas, du Danemark et de l'Allemagne, le vélo allait encore plus se développer.

Dès le 16 mars, nous avons mis en place une offre solidaire destinée aux personnel médical. Il a fallu environ trois semaines pour que la tendance aille vers une forte pratique du vélo. Depuis la mi-avril, il y a eu une vraie explosion du nombre de demandes.

Avez-vous trouvé une nouvelle clientèle durant ce confinement ?

La clientèle n'a pas évolué en terme de style, mais plutôt en terme de quantité.

Nous étions notamment déjà en contact avec de grandes entreprises depuis la fin de l'année 2019 pour la mise en place de flottes de vélo ou d'achats individuels pour les salariés.

Tous ces programmes ont simplement été accélérés par la période de confinement. Le profil de clients n'a donc pas changé, cela reste des grandes entreprises et des particuliers.

Mais en revanche le facteur de croissance a été multiplié par trois, voire quatre.

Quels étaient les plus gros challenges face à ce confinement ?

Nous savions que ça allait exploser au niveau des demandes, le plus gros challenge était donc de réussir à faire face à ces demandes. Il faut savoir que nous sommes vraiment débordés, nous faisons venir les vélos d'un peu partout. Dès aujourd'hui, il y a une cinquantaine de vélos à livrer par boutique dans la journée, ce qui est énorme en terme de quantité.

Au début du confinement, le challenge que nous nous étions fixés était la motivation des troupes. Nous avons mis en place des programmes de formations afin de permettre à nos salariés de prendre le temps de travailler sur leur carrière et leurs compétences.

Cela a très bien fonctionné et s'est avéré être un avantage durant une période de désavantage.

Il sera sûrement bientôt possible de revenir à un mode de vie plus « normale » où les gens prendront l’avion, la voiture ainsi que les transports en commun. Comment pensez-vous affronter cela pour que votre nouvelle clientèle reste fidèle au cyclisme ?

Même si la France est en retard par rapport aux pays nordiques, la tendance est de plus à plus à utiliser le vélo comme moyen de déplacement.

Une fois que vous avez découvert le vélo, que l'infrastructure est mise en place, il n'y a aucune raison de l'abandonner. Le vélo fait gagner du temps, de l'argent, permet de se maintenir en bonne santé, etc. Il est tout à fait complémentaire à l'usage de la voiture.

Nous avons vu que le coronavirus avait eu un impact positif sur la planète et la protection de l’environnement. Pensez-vous que cela peut aller jusqu’à la démocratisation de la pratique du vélo ? Avez-vous vu une différence dans ce milieu ?

Je pense en effet qu'il y a eu une prise de conscience de la part des politiques et du grand public sur l'importance de notre sécurité sanitaire et d'une réflexion sur les modes de transports.

Dans ce cadre, le 'déplacement doux' a pris de l'ampleur. Cette prise de conscience était déjà engagée, mais la crise liée au Covid-19 a été un accélérateur.

Pouvez-vous nous en dire plus sur "Holland Bikes chez vous" ? Il y a-t-il des types de vélos qui sont plus favorisés ?

Ce sont aujourd'hui les vélos électriques qui recueillent le plus de succès suite au lancement de ce dispositif. Nous sommes déjà débordés par le nombre important de demandes. Nous sommes donc en train de nous réorganiser de manière à pouvoir y répondre au mieux. Ces vélos électriques sont désormais le moyen de transport idéal aux yeux de nombreux particuliers.

Comment Holland Bikes va-t-elle continuer de se développer dans les semaines et mois à venir ?

Nous allons poursuivre notre développement, avec une croissance de 30% l'année dernière et l'année précédente. Notre activité est axée autour de la vente en B2B, de la vente au sein de notre propre réseau de magasins, de la vente en ligne et de la mise en place des parcs de vélos en location.

Avant le Covid-19, ce dernier axe était lié au tourisme, alors que désormais il est plutôt tourné vers les entreprises. Les flottes de vélos destinées au tourisme ont pu être utilisées afin de répondre à une demande plus locale. C'est une tendance qui pourrait se confirmer.