Renaud Lavillenie est issu d’une famille de perchistes où la passion se transmet de père en fils.Son grand père entrainait déjà son père qui le prendra sous son aile durant le début de sa carrière, malgré son physique peu avantageux (1m77, 69kg). Renaud n’est pas le seul à avoir hérité de la passion familiale pour cette discipline. Son frère cadet Valentin, 25 ans a su s’imposer ces dernières années dans la catégorie junior. De plus, la compagne de Renaud n’est autre que Anais Poumarat, également perchiste. Vice-championne de France, elle s’entraîne également aux cotés de son compagnon à Clermont Ferrand.
Véritable féru de Sport, il fait ses premiers pas en tant que perchiste au Cognac Athlétique Club dans sa région natale à l’âge de 7 ans avant de rejoindre Damien Inocencio en 2008 puis Philippe d'Encausse en 2012.
Depuis plusieurs années maintenant Renaud Lavillenie domine son sport comme personne ne l’avait fait depuis le Tsar ukrainien Sergueï Bubka dans les années 80-90. Après de nombreux titres nationaux et internationaux, sa carrière a été marquée par une ascension fulgurante ponctuée de véritables exploits.
2014 : Une année de récompense sur le toit du monde…
L’année 2014 reste à ce jour la plus belle du champion. Pour cause, le perchiste française réalise un véritable exploit qui marquera à jamais le saut à la perche.
Le 15 février 2014 en Ukraine, il bat le record de Serguei Bubka en passant la barre des 6m16 sous les yeux du tsar ukrainien. Renaud Lavillenie est sur le toit du monde! Cette performance provoqua un véritable coup de tonnerre dans le monde de l’athlétisme quand on sait que ce record mythique tenait depuis 21 ans! Durant l’été, il conservera sa couronne européenne pour la troisième fois consécutive à Zurich.
Quelques mois plus tard et presque dix ans après le début de sa carrière, son parcours et ses exploits sportifs sont récompensés, il reçoit le trophée du meilleur athlète de l’année décerné par la FIA.
Des grands noms tels que Carl Lewis, Hicham El Guerrouj ou Usain Bolt y avaient mis leur nom avant lui, cela en dit long sur l’année accomplie par le Tricolore qui restera celle de l’apogée pour ce sportif dont la soif de victoire ne semble pas s’estomper.
Cependant, l’après record du monde sera fait de déceptions.
Au lendemain difficile…
Après une troisième place aux championnats du monde en 2015, Lavillenie essuie un 4e échec dans la conquête de ce titre qui lui résiste encore à ce jour. Mais sa plus grande déception sportive n’est pas là. A Rio, aux JO 2016, l’or olympique lui tend les bras tant il paraît au-dessus de la concurrence. Il réalisera d’ailleurs le concours parfait passant chacune de ses barres au premier essai, battant même son propre record olympique d’un petit centimètre (5m98). Et pourtant… C’était sans compter sur la fougue du jeune local brésilien Thiago Braz, porté par tout un peuple, qui viendra pulvériser son record personel de 10 cm, établissant un nouveau record olympique à 6m03.
Sifflé durant son concours, « Air Lavillenie » qui rêvait tant de devenir le premier perchiste depuis Bob Richards en 1956 à devenir double champion olympique craquera lors de la remise des médailles où il fondra en larmes. Un tel champion ne méritait pas ça. Il se consolera en fin d’année en reportant une nouvelle fois la Ligue de Diamant devenant le seul athlète à l’avoir remporté lors des sept premières éditions.Vite remis de ses déceptions, il se concentre désormais pleinement à ses objectifs à venir. En ligne de mire, les championnat du monde 2017 à Londres où il rêve de décrocher enfin son premier titre mondial mais surtout les Jeux Olympiques 2020 à Tokyo où il a déjà promis d’être là.
Un proverbe africain dit que « les vrais gagnants sont ceux qui savent perdre en sachant qu’il y aura d’autres victoires ». Nous pouvons donc attendre la suite du phénomène avec impatience qui sera marquée, je l’espère, par toutes les émotions dont il a pu nous faire passé depuis son premier titre Turin en 2009.