Une performance historique où tous les amoureux de football se sont régalés. Cette performance de très haut niveau est avant tout le fruit d'un homme: Unaï Emery. Souvent remis en question depuis le début de saison, que ce soit par les médias ou l’opinion publique, Emery a su encaisser sans broncher. Ce match est l’aboutissement d’un travail mené depuis 6 mois, l'acte de naissance que tout le monde attendait. Il ne pouvait pas transformer du jour au lendemain une équipe au jeu de possession sans intensité, en une équipe avec un jeu bien plus direct et basé sur un pressing de très haute intensité par séquence.
Mieux vaut partir à point…
Il aura donc fallu attendre six mois pour comprendre enfin ce qu’est la patte Emery. Certains prémices avaient déjà été aperçus contre Arsenal, où la différence majeure était les joueurs à sa disposition. Ce pressing existait déjà, tout comme la verticalité de son jeu d'ailleurs. Cependant, il est bien plus efficace lorsque les joueurs pour le pratiquer sont techniquement délicieux. Je pense à Draxler, Di Maria ou Rabiot plutôt que Lucas, Motta et Krychowiak. En effet, ce qui a fait la différence entre la première mi-temps contre Arsenal et celle face au Barça c’est bien la transition ultra rapide vers l’avant et la capacité d’élimination de chaque joueur lors des premières touches de balles, pour mieux se projeter.
La totale implication des joueurs ainsi que leur débauche d’énergie est à mettre au crédit du coach basque. Le tout est symbolisé par 3 joueurs: Rabiot, Kurzawa et Di Maria. Il est évident que ces trois joueurs ont un talent fou. Malheureusement, les deux premiers font trop souvent preuve de nonchalance et de suffisance. Di Maria lui, se trouvait frustré après plusieurs matchs passés sur le banc.
Pour mieux revenir...Emery a su mobiliser tout un groupe pour un résultat tout simplement bluffant, que personne ne voyait venir.
Au-delà de ça, il n’a pas été qu’un meneur d’homme capable de remonter les joueurs comme des pendules. Tous ses choix ont été payants donnant ainsi une leçon tactique à son homologue Luis Enrique.
A commencer par celui des latéraux. Autant le choix de Meunier au poste d’arrière droit semblait être une évidence, celui de Kurzawa à gauche était une vraie prise de risque face à l'expérience de Maxwell. Un autre choix fort est la titularisation d'Angel Di Maria.L’arrivée de Draxler a fait joué la concurrence ce qui l’a remobilisé au meilleur des moments. Par ailleurs, le positionnement de Matuidi a également été intéressant. Il a joué plus haut que les deux autres milieux pour apporter de la profondeur au jeu parisien grâce à ces appels. Il a également réalisé un travail de harcèlement tout simplement colossal avec l’aide de Cavani sur les défenseurs et Busquets lors des phases de pressing.
Les performances de Rabiot et Kimpembe sont également à mettre au crédit d’Emery: il les a pleinement intégrés au projet dès son arrivée. Comment? En leur donnant une réelle importance que ce soit dans la rotation pour Kimpembe, ou dans le onze de départ pour Rabiot.
De quoi en tirer quelques enseignements…
Cette année, le PSG peut désormais regarder droit dans les yeux n’importe quelle équipe à commencer par le Real de Madrid et le Bayern de Munich. Il est sans doute temps de tourner la page Thiago Motta et Maxwell dans les grands matchs européens: physiquement, ils ne peuvent plus répondre aux exigences d’un système aussi contraignant. Thomas Meunier quant à lui, ouvre un nouveau chapitre. Avant de confirmer qu'il était l’arrière droit du PSG, il démontre surtout qu'il est la meilleure recrue de l'année côté parisien,et de loin.
Enfin, Thiago Silva a encore loupé un grand match. Cela interpelle pour celui que certains considèrent comme étant « le meilleur défenseur du monde ». D'autant que Kimpembe a fait bien mieux qu'être son simple remplaçant. Avec sa jeunesse, le PSG a de quoi voir l'avenir. Un bel avenir...