Pour une 114e édition pleine de promesses, Lyonnais et Stéphanois se retrouvent dans l’ambiance bouillante du stade Geoffroy Guichard. Depuis plusieurs années maintenant, les deux équipes jouent les premiers rôles en Ligue 1, un aspect qui pimente encore un peu plus l’importance de ce match. Respectivement quatrième et cinquième au classement, l’Olympique Lyonnais (37 points) et l’AS Saint-Etienne (33 points) s’affronteront dans une opposition capitale qui ne dérogera pas à la règle.

Avant d’être sur le terrain, la rivalité est visible chez les supporteurs.

Avec moins de 60 kilomètres d’écart entre les deux villes, les publics se connaissent parfaitement. Banderoles, tifos, chants sans fin, tout est mis en œuvre par les Bad Gones et Magic Fans (groupes de supporters de l’OL et de l’ASSE) pour constituer un théâtre des rêves aux 22 acteurs de la rencontre.Saint-Etienne l'ouvrière face à Lyon la bourgeoise, c’est également une rivalité sociale (économie et finance pour Lyon, usines et manufactures pour Saint-Etienne) et politique (« esprit de droite » pour la capitale des Gaules, « esprit de gauche » pour Saint-Etienne) qui augment un peu plus ce parfum de haine entre les deux clubs.Cette année, la Préfecture de la Loire a autorisé le déplacement de 771 supporters lyonnais dans le Chaudron, une présence notable quand on sait que les supporteurs des deux partis ne se déplacent plus à l’extérieur depuis 2013.

Né le 28 octobre 1951, le derby du Rhône nous a offert pas moins de 113 matchs depuis sa création.Le bilan comptable est d’ailleurs parfaitement équilibré aujourd’hui entre les deux équipes avec 42 victoires stéphanoises, 32 matchs nuls et 39 victoires lyonnaises.Chacun de ces deux clubs mythiques aura connu sa période de gloire imposant sa suprématie sur le Football français. Ce fut les années 70 pour les Verts, les années 2000 pour les Gones.

En dominant le football français à des époques différentes, la rivalité entre les deux formations n’en a été qu’accentuée.Avec la baisse de régime que connaît Lyon depuis 5-6 ans combinée au renouveau du club stéphanois, le niveau des deux équipes s’est équilibré ces dernières saisons (trois victoires stéphanoises, un nul et deux victoires lyonnaises sur les sept derniers derbys).

Comme d’habitude, le derby commence bien avant le coup d’envoi

Cette année, deux événements auront marqué les jours précédents le Derby. D’abord, le vrai faux transfert d’Anthony Mounier dans le Forez. Formé à l’OL, le joueur de Bologne devait arriver en prêt à l’ASSE jusqu’à la fin de la saison. Face à la pression des supporters et notamment d’une banderole « Mounier : nos couleurs ne seront jamais les tiennes », le joueur ne portera jamais le maillot vert. Retourné en Italie, l’ancien Niçois payait ainsi une ancienne déclaration virulente à l’encontre du club stéphanois (« On b**se les Verts »)

Trois jours plus tard, Anthony Lopes, le gardien de but de l’Olympique Lyonnais fera aussi parler de sa personne.

En marge du match de Coupe de France qui opposait l’OL à Marseille (2-1 après prolongation), l’international portugais a semblé bon de rayer l’AS Saint-Etienne sur le flocage de sa tenue, qui présente, pour le centenaire de l’épreuve, les noms de tous ses vainqueurs. Un geste peu intelligent qui devrait lui coûter une véritable bronca du public stéphanois tout le long de la rencontre.

Après avoir été éliminés de la Coupe de France cette semaine, Lyonnais et Stéphanois auront à cœur de se rattraper pour ce qu’ils définissent comme étant bien plus qu’un match. Ce genre de match qui peut vous changer le destin d’une saison, dans le bon comme dans le mauvais sens…