« Ici le soleil décline et l'ambiance monte »… Ce sont les derniers mots qu’a prononcé le journaliste Michel Vivarelli. S’en est suivi un fracas immense puis un silence de plombs. C’est après cette petite phrase que s’est effondrée la tribune nord du Stade Furiani de Bastia. Et l’on commémorera demain les 25 ans de cette catastrophe. C’est un évènement qui a marqué à tout jamais la mémoire du football français. Le 5 mai 1992, avant le coup d’envoi de la demi-finale entre Bastia et l’OM, les poteaux métalliques de la tribune vont céder, malgré les avertissements du speaker qui sommait les supporters de ne pas taper du pied.

La catastrophe a fait 18 morts et plus de 2.300 blessés, sur une tribune qui devait être provisoire de 10.000 places. Pour se rappeler, et rendre hommage aux victimes, une minute de silence aura lieu demain lors des matchs de Ligues 2 ainsi que de Saint-Etienne-Bordeaux, programmé à 20h45. C’est une décision adoptée depuis 2015 par la Fédération Française de Football et le ministère des Sports : "Chaque année, le 5 mai, un hommage sera rendu par l’ensemble des clubs de football sur tout le territoire national". L’accord exigeait également qu’aucun match ne soit joué sur le territoire français à cette date là. Cependant, les deux partis se sont mis d’accord pour n’annuler les matchs que lorsqu’ils tombaient un samedi.

Dans les faits, l'absence de match le 5 mai sera rare puisque sur les vingt prochaines années, cette date tombe un samedi à trois reprises seulement, en 2018, 2029 et 2035.

Catastrophe de Furiani : Colère corse et soutien national

Mais certains collectifs corses ont du mal à accepter la mesure. Josepha Guidicelli, présidente du Collectif des victimes du 5 mai 1992, déplore la décision de la FFF : « C’est n’est pas ce qu’on demande. On aimerait sacraliser le 5 mai, avec un gel total des rencontres ce jour là, et pas seulement si ça tombe un samedi.

». Comme chaque année les proches des victimes se retrouveront à 16h30 devant la stèle, rénovée pour les 25 ans du drame, où les derniers mots de Michel Vivarelli sont gravés. Et dans leur combat pour faire entendre la voix des proches, ils ne sont pas seuls. Le groupe Magic Fans, supporters des Verts de Saint-Etienne à publié un communiqué de soutien relayé sur la page du « collectif des victimes de la Catastrophe de Furiani 05 mai 1992 » sur Facebook.

Ils y critiquent l’argent-roi dans le football moderne, et demande le respect de la mémoire des victimes dans un contexte de répression générale des supporters, comme les mesures prises à l’encontre du Sporting Club de Bastia lors des débordements de ses supporters durant le match contre Lyon.