Avant deux jours Pyrénéens très contrastés mais bigrement intéressants dont nous reparlerons plus tard, la 11e étape du Tour de France disputée entre Eymet et Pau laissait encore la part belle aux rouleurs et aux sprinters, qui vont disparaître du paysage lors des deux trajets suivants. Et comme 4 fois auparavant, Marcel Kittel fut souverain. On vous avait prévenu hier qu'on aurait droit à deux étapes sages avant les Pyrénées, et ce fut le cas, avec deux arrivées au sprint.

Un scénario lassant

Car si la veille ils étaient 2 à l'avant, laissant dire à Yoann Offredo qu'il attendait davantage de panache de certaines équipes sans sprinters qui pourraient lancer une échappée de grande envergure capable d'aller au bout, le scénario de course du jour fut une copie conforme de l'étape de Bergerac, avec cette fois trois hommes dans l'échappée, Frederick Backaert (Wanty-Groupe Gobert), Marco Marcato (UAE Emirates) et Maciej Bodnar (Bora-Hansgrohe), qui auront le mérite de voir leur nom cité et en lice pour le classement de la combativité, mais rien de plus, le peloton et surtout les équipes de sprinters faisant le boulot pour revenir sur eux, encore une fois [...

] avant l'arrivée à Pau

Soyons honnêtes : les spectateurs aussi attendent davantage de mouvements et d'attaques lors de ces étapes planes où pas mal d'équipes pourraient se faire remarquer, mais il faudrait aussi reconnaître que le contrôle de la course via oreillette est devenu un mal pour le spectacle et la spontanéité des coureurs. On ne peut tout de même pas avoir uniquement des étapes comme celles de Chambéry dimanche.

La course rêvée pour Kittel

Sauf qu'aujourd'hui il y eut un empêcheur de sprinter en rond, le polonais Bodnar est parti en contre peu de temps avant que le peloton ne revienne sur le groupe de 3, à 28 km de l'arrivée, et il fait remonter l'écart à 50 secondes et fait rêver tous ceux qui voulaient voir un baroudeur aller seul au bout dans cette Grande Boucle.

Et il y est presque parvenu... à 200m. Terrible pour lui, heureux pour les équipes de sprinters qui n'ont pas dû ménager leur peine dans les 10 derniers kilomètres, et qui ont une nouvelle fois emmené Marcel Kittel sur un plateau, si bien que le sprint final fut une formalité pour l'allemand qui s'impose pour la 5e fois dans ce Tour de France.

Le général lui, ne change guère, avec Froome toujours maillot jaune avant l'entrée dans les Pyrénées. L'on signalera toutefois une chute d'Alberto Contador, la 3e de la course après deux autres dimanche, sans conséquence sur l'écart, mais qui dénote de la scoumoune du champion espagnol dans ce Tour. Attention tout de même car avec 5 minutes de retard sur Froome, il pourrait avoir la latitude suffisante pour partir en solitaire et de loin ces prochains jours.

Le lourd arrive

Ce qu'il y a de bien dans ce Tour de France, c'est que lors des étapes de montagne on a droit à des montées inédites, ou tout au moins très rares. Après l'étape Jurassienne de dimanche, ce sera le cas ce Jeudi par exemple avec la montée finale de Peyragudes, aussi courte que difficile avec un passage à 16% qui fera suites aux montées ardues du Port de Balès et du col de Peyresourde, beaucoup plus classiques ceux-là. Vendredi également, avec le Mur de Péguère et ses passages à 18% lors d'une étape extrêmement courte (100 km) qui risque de bouger énormément. Et encore heureux, cela nous fera oublier la monotonie des deux jours passés.