7 mai 2017. Villa Park, antre d'Aston Villa. Les supporters retiennent leur souffle. Brighton mène 0-1 mais se fait rejoindre à la 89ème minute ! Aston Villa arrache le nul 1-1 et prive "BHA" de la première place en Championship (D2 anglaise). Derrière Newcastle donc mais devant la surprise Huddersfield Town, Brighton retrouve enfin l'élite du football anglais. Et son come-back est dû à plusieurs personnes sur et en-dehors du terrain.

Anthony Knockaert, la revanche

Son pénalty manqué en demi-finale retour d'accession en Premier League face à Watford en 2013 (défaite 3-1, 3-2 score cumulé), l'ancien international espoir français l'avait très mal digéré.

Qu'importe. Puisque 4 ans plus tard, l'ex joueur de Guingamp et du Standard de Liège goûtera à l'élite. Et il en fut le grand artisan grâce à ses 15 buts en championnat qui lui a valu d'être auréolé du titre de meilleur joueur de D2 anglaise de la saison ! Une revanche. Lui qui a perdu son père il y a quelques mois aura enfin l'occasion de sourire face aux meilleurs équipes du pays.

Et comme la plupart de ses coéquipiers, Brighton a su garder ses cadres. Accompagné comme beaucoup de clubs à petits budgets d'un recrutement malin. Ainsi, l'international néerlandais Davy Propper (PSV Eindhoven), le Colombien José Izquierdo en provenance du FC Bruges et le gardien australien Matthew Ryan (Valence CF) sont venus renforcer les rangs du club du sud-est de l'Angleterre.

De quoi ravir les 30 000 supporters du Falmer Stadium, inauguré en 2009. Pep Guardiola et Manchester City sont prévenus.

Une longue traversée du désert

A l'échelle du foot anglais, Brighton and Hove Albion est un petit poucet. Face à l'argent brassé par milliards notamment à cause de l'explosion des droits TV outre-Manche, les Seagulls (les mouettes) peuvent se targuer d'avoir été très patient avant de profiter.

En effet, le club végétait en D4 depuis 2001, puis en D3 depuis 2011. Pire, BHA n'a connu que 4 saisons en Premier League entre 1979 et 1983. Pour une piteuse 13ème place en 1982, synonyme de son meilleur classement à cette époque ...

La rédemption de Brighton est du aussi au salut de son actuel propriétaire Tony Bloom. Grand passionné de poker et du club, "the lizard" (le lézard) comme il est surnommé a racheté l'équipe en 2008 sur ses fonds propres à l'aube d'une crise économique insoutenable.

Son projet de bâtir une équipe composé de joueurs revanchards, plutôt que des noms clinquants, fonctionne. Malgré trois accessions aux play-off manquées entre 2012 et 2016, la quatrième aura été la bonne. Et pas question de refaire l'ascenseur. Son manager Chris Hughton est bien placé pour le savoir. Ancien défenseur de Tottenham de 1977 à 1990, l'Irlandais de 58 ans avait connu les joies d'une montée avec Newcastle en 2009-2010. Il tentera de pérenniser un club fondé en 1901, vainqueur du Community Shield en 1910.

Cliniquement mort au printemps 1997, après un maintien in-extremis en D4 à la différence de buts, Brighton renaît de ses cendres. Une sucess-story digne du foot anglais.