PSG : club potiche, transfert sur ordre, et, affaire d'Etat ?
Cependant, le PSG, lui aussi, partenaire de Nike, ne l'entend pas du tout de cette oreille. Il est vrai que le profil du joueur, à défaut de garanties sportives, offrirait, malgré tout, des perspectives économiques alléchantes en surfant sur le produit et le phénomène auriverde. Neymar, c'est même un enjeu stratégique pour le Qatar, qui, outre renforcer son PSG, ferait d'une pierre deux coups en s'offrant : d'un côté, un emblème clinquant pour sa Coupe du Monde de 2022, et, de l'autre, un buzz d'audience pour diaboliser l'embargo imposé par ses voisins du Moyen-Orient. Là encore, dans le cas où avérée, cette stratégie émirati de se parer de carioca qui a prévalu pour déclencher cette véritable OPA empeste le soufre et montre combien le football est si populaire qu'il est devenu un vecteur d'influence et d'entregent politique à destination du plus grand nombre.
Ainsi, si le Qatar estime, du point de vue de ses intérêts marketing et géo-politiques, faire une bonne opération séduction avec Neymar, il n'en reste pas moins que le PSG va, lui, prendre un énorme risque autant sportif que financier. C'est une vraie gageure pour ce dernier de s'engager dans une opération aussi colossale au risque de s'y brûler les ailes si, sportivement, il n'y a pas le retour sur investissement escompté. De plus, l'UEFA s'apprête à y mettre son grain de sel en annonçant, très officiellement, qu'elle allait scruter l'affaire de très près et imposer, si nécessaire, au PSG, un dégraissage scrupuleux pour respecter le Fair-Play Financier.
L'Europe du football mis en état de « Cheikh et mat » par le Qatar...
En tout cas, selon certaines sources, l'argent du transfert de Neymar aurait été tranféré de la banque du Qatar vers les comptes du PSG sur ordre de l'Émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani. La détermination du club parisien est totale et il semblerait que le timing choisi pour passer à l'offensive était lié à sa complexité au regard du Fair-Play Financier mais, aussi, au versement par le Barça, fin juillet, d'une prime de 25 millions d'euros au Père du joueur en vertu d'un accord contractuel. Ainsi, le 3 août, le PSG a, vaille que vaille, donné l'assaut en payant le montant de la clause libératoire du crack brésilien au club catalan.
Ce dernier, lui aussi, avec le soutien de la Ligue espagnole de football, ne semble pas enclin à jeter l'éponge et va jusqu'à menacer le club parisien de le traîner devant tous le tribunaux compétents. Le FC Barcelone est, tout autant, décidé à se faire respecter car, selon lui, ses droits seraient, bafoués par ce qu'il juge être un viol manifeste du Fair-Play Financier par le PSG grâce à la complicité de l'État du Qatar. Autant dire que ce feuilleton aux rebondissements quotidiens va encore faire couler beaucoup d'encre. En ce sens, les derniers bruits laissant entendre que le petit mais opulent Émirat s'apprête à offrir, à point nommé, un contrat 300 millions d'euros à la star brésilienne pour devenir l'Ambassadeur de sa Coupe du Monde en 2022, ne laissent pas entrevoir d'accalmie.
Si ce scénario controversé, comble de la fausse coïncidence, se confirmait, et, surtout, pour un tel montant, la polémique deviendrait, alors, absolument inévitable car le joueur serait, tout simplement, capable de payer, lui-même, sa clause au FC Barcelone : surréaliste !
Neymar au PSG : le nouveau Bosman qui fait la nique au Barça et à l'UEFA...
Il va sans dire que ce subterfuge, dans ce transfert à couteaux tirés et où tous les coups sont permis, ne ferait, encore plus, que jeter de l'huile sur un feu qui a déjà tout d'un incendie. Ce tour de passe-passe abracadabrantesque, véritable Bosman version PSG-Qatar, ferait la nique, au FC Barcelone, mais, surtout, à l'UEFA dont, ipso facto, le Fair-Play Financier deviendrait risiblement obsolète. Le pire est encore à venir car aucun des belligérants n'a, manifestement, envie d'éteindre celui-ci ce qui, dès lors, ne laisse entrevoir, comme seule perspective à ce cas d'école, qu'un embrasement suivi d'une guerre ouverte sans précédent qui va conduire le football européen à un chaos certain et sans nom.
La présentation de Neymar n'a pu, comme l'avait annoncée M6, être prévue avant ce vendredi en raison de détails administratifs encore à régler. D'ailleurs, un ultime rebondissement, concernant le transfert du capitaine de la seleçao dans la capitale française, a prouvé que les jeux sont, semble-t-il, encore loin d'être faits. En effet, selon les médias ibères «As» et «Marca», la Ligue espagnole a mis à exécution les menaces de son Président, Javier Tebas, en refusant, dans un premier temps, d'encaisser le paiement de la clause libératoire, avant que le FC Barcelone, de son côté, ne le fasse, somme toute, contraint et forcé. Cependant, cette prise de position inédite de la Liga suivie de la transmission des détails de la transaction à l'UEFA par le FC Barcelone, par là même, engage, désormais, ce transfert si sensible sur le terrain très sismique du juridique avec, à la clé, une bataille de procédures où plaintes et recours risquent de s'enchaîner en promettant un imbroglio qui va déchainer les passions.
Le seul cas similaire est le cas Bosman de 1995 qui avait crée une telle onde de choc que cela avait bouleversé le monde du football et les règles de transfert en Europe. Les différents protagonistes ont, donc, bon gré mal gré, réouvert la boîte de Pandore de la jurisprudence qui validera ou invalidera ce nouveau cas de transfert litigieux qui pourrait, lui aussi, rester dans les annales : y aura-t-il, après l'Arrêt Bosman, un Arrêt Neymar ?
Fin de la Quatrième partie et à suivre...
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