Au moment où le président américain Donald Trump reproche au Qatar de parrainer le Terrorisme au plus haut niveau, il autorise ce pays à acheter des chasseurs F-15 d'une valeur de 21 milliards de dollars.

Une partie de cet accord - 12 milliards de dollars pour 36 avions F-15QA - a été signée mercredi à Washington lorsque le ministre de la Défense du Qatar a rencontré son homologue américain, James Mattis. La livraison des chasseurs devrait se faire sur plusieurs années, selon le Département d'État.

Le marché avait été approuvé par le congrès et l’exécutif pendant le mandat de Barack Obama.

Crise diplomatique

Cet accord est entériné en plein coeur d'une crise diplomatique qui implique principalement l'Égypte, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis d'un côté, le Qatar, la Turquie et l'Iran de l'autre. Le camp saoudien, entre autres, avait accusé le Qatar de soutenir le terrorisme, et, à cet égard, il avait publié une liste de 59 personnes et 12 entités appuyées par le Qatar et suspectées d'avoir pris part à des activités terroristes.

Plusieurs compagnies aériennes du Golfe ont suspendu leurs vols en direction du Qatar. Ce blocus contre le petit émirat a eu des impacts entre autres sur le plan alimentaire, avec des étagères vides qui s'accumulent dans les supermarchés. En réponse, l'Iran a apporté son soutien au Qatar en y envoyant cinq avions remplis de produits alimentaires, et le Maroc a suivi en annonçant son intention de faire de même.

Par ailleurs, on apprenait il y a deux jours que des blindés de l’armée qatarie s'étaient positionnés à la frontière avec l’Arabie saoudite alors même que l'ambassadrice américaine au Qatar, Dana Shell Smith, remettait sa démission.

Des armes, encore des armes

Les États-Unis et le Qatar entretiennent des relations serrées sur le plan militaire depuis au moins le début des années 90.

L'émirat abrite d'ailleurs la base aérienne d'Al-Udeid, où sont stationnés plus de 11 000 soldats américains et de la coalition antiterroriste.

En 2014, le Qatar avait acheté pour 11 milliards de dollars d'armes aux États-Unis, un marché qui incluait des hélicoptères d'attaque de marque Apache AH-64, ainsi que des systèmes de défense Patriot et Javelin.

L'année suivante, le même pays avait cette fois conclu des marchés de 17 milliards de dollars.

Les États du Golfe sont en fait de très gros acheteurs d'armes américaines. Entre 2008 et 2015 sous Barack Obama, les États-Unis ont vendu des armes et de l'équipement militaire d'une valeur de 200 milliards de dollars, dont 94 milliards avaient été importés par la seule Arabie saoudite.