Kim Jong-Nam, le demi-frère du président de la Corée du Nord, aurait rencontré un agent de la CIA de qui il aurait obtenu 120 000 dollars avant sa mort, le 13 février dernier. Jong-Nam avait été assassiné au milieu du hall de départ de l'aéroport de Kuala Lumpur par deux femmes, l'Indonésienne Siti Aisyah, 25 ans, et la Vietnamienne Thi Huong, 28 ans, qui l'avaient aspergé de gaz VX, un dérivé du sarin. Il était sur le point d'aborder un vol vers Macao, où il vivait en exil avec sa famille depuis 2007. Il est mort dans l'ambulance qui le transportait vers un hôpital de Kuala Lumpur.

Des liens avec la CIA

Arrivé à Kuala Lumpur en provenance de Macao le 6 février, Jong-Nam s'était rendu deux jours plus tard à Langkawi, une île de villégiature située sur la mer d'Andaman, à 25 kilomètres des côtes nord-ouest de la Malaisie. C'est à cet endroit qu'il aurait rencontré l'agent présumé de la CIA. Celui-ci, qui n'a pas été identifié, vivrait à Bangkok, mais serait d'origine sud-coréenne. Il posséderait par ailleurs la double nationalité coréenne et américaine.

La rencontre, qui n'était pas la première entre les deux hommes, aurait duré deux heures, selon la police malaisienne qui a eu accès à des images des caméras de sécurité de l'hôtel où résidait Kim Jong-Nam. L'agent de la CIA était quant à lui surveillé depuis quelque temps par les services malaisiens.

Il aurait remis les 120 000 dollars à Jong-Nam en échange d'informations sur le clan qui contrôle le régime nord-coréen. C'est cet échange, croient les services malaisiens, qui a peut-être été l'élément déclencheur de l'assassinat du demi-frère de Kim Jong-Un. L'argent avait été découvert par la police malaisienne dans le sac que portait Kim Jong-Nam le jour de son assassinat, lui qui, pourtant, n'avait effectué aucun retrait bancaire correspondant à ce montant dans les jours précédant sa mort.

Un fêtard

Joueur compulsif, Jong-Nam était connu pour son goût de la fête, qu'il étanchait notamment à Macao et à Pékin. Il avait fui Pyongyang au début des années 2000 après être tombé en disgrâce. Victime d'une tentative d'assassinat en 2009 à Macao, il n'avait cessé depuis lors de critiquer le régime nord-coréen et son président.

En mars, Pyongyang avait accusé la CIA d'être à l'origine de l'assassinat de Kim Jong-Nam, une accusation qu'avait rejetée l'agence américaine, qui, depuis, a composé une unité spéciale pour la Corée du Nord.