Le dernier majeur de l'année 2017 s'apprête à tirer sa révérence sur une affiche tout sauf attendue. A partir de 22h, le court Arthur Ashe et ses 22 000 spectateurs vont être témoins de la 23ème finale en Grand Chelem de Rafael Nadal. Face à lui, le Sud-Africain Kevin Anderson va vivre son premier grand moment sous le feu des projecteurs et ce à 31 ans. Si le gaucher de Manacor fait figure d'immense favori pour décrocher un troisième titre en terre états-unienne, le géant de Johannesburg aurait tort de ne pas jouer crânement sa chance.

Avantage Nadal sur tous les plans

L'Espagnol a d'ores et déjà une main sur le trophée. Menant 4 à 0 dans ses confrontations face à Kevin Anderson, il a développé un jeu solide et affiché une fraîcheur physique impressionnante depuis le début du tournoi, on pourrait même dire de la saison. Passé un premier set de rodage, les 3 manches expéditives qu'il a infligées à Juan Martin del Potro en demi-finale ont marqué les esprits des observateurs et sans aucun doute celui du Sud-Africain. Celui-ci ne doit pas sa place en finale à la chance même s'il a été servi par un tableau historiquement dépourvu de favoris.

Les forfaits de Murray, Djokovic et Nishikori, les éliminations prématurées de Dimitrov et Zverev ont ainsi permis à la tête de série numéro 28 de se frayer un chemin vers sa première finale de Majeur. Sauf qu'on peut nourrir des doutes sur la capacité psychologique de Kevin Anderson à faire abstraction de l'enjeu que représente ce qui sera peut-être sa seule finale de Grand Chelem.

A voir son explosion de joie après s'être défait en demi-finale d'un autre Espagnol, le n°19 mondial Pablo Carreño Busta, Anderson semble avoir déjà atteint son objectif. Nadal, lui, court après un troisième sacre aux Etats-Unis depuis sa victoire en 2013 et n'a que très peu de chances d'être paralysé par l'enjeu.

Comment Anderson peut réaliser l'exploit

Les spectateurs doivent espérer une finale plus haletante que celle de la veille qui a vu Sloane Stephens disposer facilement de sa compatriote et amie Madison Keys (6-3, 6-0). Ils ont quelques (minces) raisons d'y croire. Devant une occasion qui ne se représentera probablement jamais, le Sud-Africain a en effet la capacité de surprendre tout son monde. Il est de notoriété publique que Rafa n'est pas particulièrement fan des gros serveurs, comme son 1/8e de finale épique à Wimbledon face à Gilles Muller l'a encore souligné cette saison. Anderson, qui tourne à plus de 80 % de points gagnés derrière sa première balle, devra servir le feu pour instiller une once de doute dans l'esprit du Majorquin et le forcer à s'engager dans un ou plusieurs tie-breaks forcément indécis.

Si l'Espagnol est dans un jour moyen, cela pourrait suffire à créer une des plus grandes surprises des 10 dernières années. Anderson aurait tort de ne pas croire un minimum à ce rêve de gosse ...

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