Hier soir, lors du huitième de finale opposant le Stade Rennais à l'Olympique de Marseille (2-2, 4-3 au tirs au but), le corps arbitral s'est rendu coupable de deux grosses erreurs. A la 63ème minute, alors que Rennes mène 2-1, le rennais Benjamin André décoche une frappe qui s'échoue sur la barre transversale, avant de rebondir devant la ligne de but. Dans un premier temps, Johan Hamel, l'arbitre central, accorde le but, avant finalement de se rétracter après de longues minutes.

Quelques instants plus tard, Kostas Mitroglou pense égaliser, mais se voit refuser son but pour un hors-jeu imaginaire. Valère Germain parviendra par la suite à égaliser pour les olympiens, mais les tirs au but auront finalement raison des espoirs phocéens. Furieux en conférence de presse, Rudi Garcia a fustigé l'arbitrage, estimant "qu'il est temps qu'on aide nos arbitres avec de la vidéo". Hasard du calendrier, la LFP s'apprête au lendemain de ce match polémique, à officialiser aujourd'hui l'arrivée de l'assistance vidéo dès la saison prochaine dans les championnats de Ligue 1 et de Ligue 2.

Un jour historique pour le Football professionnel français.

L'arbitrage vidéo en Ligue 1 : la vraie solution ?

La France ne sera pas le premier pays à introduire l'assistance vidéo dans ses championnats professionnels. En effet, les championnats italiens et allemands sont déjà équipés, depuis cette saison, des dispositifs d'arbitrage vidéo. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les polémiques ne manquent pas. Lundi dernier, la Lazio de Rome recevait le Torino lors de la 16ème journée de Série A. Juste avant la pause, le joueur turinois Falque est coupable d'une main flagrante dans la surface. L'arbitre de la rencontre, Piero Giacomelli, ne bronche pas. Quelques secondes plus tard, il décide finalement de consulter les ralentis de l'action pour prendre une décision.

Alors que tout le stade s'attend à ce que la Lazio obtienne un pénalty, Giacomelli sanctionne finalement Ciro Immobile d'un carton rouge pour un léger geste d'humeur. Une décision incompréhensible qui déchire depuis lundi toute l'Italie du football. Chez nos voisins allemands, le bilan n'est guère mieux. Hellmut Krug, l'ex-directeur du centre de contrôle de la VAR (le système d'assistance vidéo à l'arbitrage), a été démis de ses fonctions pour avoir favorisé l'équipe de Schalke 04 lors d'une rencontre de Bundesliga face à Wolfsburg. Ces polémiques montrent bien que le système d'assistance vidéo à l'arbitrage dispose de plusieurs failles.

La vidéo dans le football : un système bénéfique mais pas encore au point

La VAR divise le monde du football en deux populations, ceux qui y sont favorables, et ceux qui rejettent catégoriquement ce dispositif. Le système actuel, qui vit sa première saison, est encore dans sa phase d'expérimentation. Il est donc normal que certaines erreurs soient commises. La principale incohérence du dispositif actuel concerne les délais parfois très longs qui arrêtent la rencontre pendant de longues minutes, dans l'attente de la décision de l'arbitre. Cela a pour conséquence de couper les joueurs dans l'effort. L'interprétation des images peut également différer selon les arbitres, ce qui pose également un problème d'uniformisation des décisions arbitrales.

Malgré tout, on a tendance à beaucoup plus polémiquer sur les erreurs que sur les bénéfices de ce nouveau système. Or, depuis le début de saison en Italie et en Allemagne, bon nombre de situation ont été correctement jugées grâce à la VAR.

Nul doute que la France n'échappera pas à ces polémiques la saison prochaine...