Joueur de basket des Philadelphia 76ers, Joel Embiid détonne. Après les blessures et les galères, « The Process » rayonne enfin sur la NBA. Avec son physique et son jeu hors norme, son caractère bien trempé, son équipe ambitieuse, et ses origines, il a tout pour devenir LE sportif africain iconique.
Trust the Process
Joel Embiid, c’est d’abord une lente évolution, d’où son surnom, depuis la désormais célèbre phrase de Sam Hinkie, directeur général des Philadelphia 76ers : « Trust the Process » : croyez en cette équipe en reconstruction et en Embiid qui, une fois les pépins physiques derrière lui, sera un grand joueur de basket.
Du propre aveu du colosse : arrivé de son Cameroun natal aux Etats-Unis, il n’était pas bon à son arrivée à l’université. Mais lentement, il a su travailler ses fondamentaux et améliorer son jeu.
Les blessures assassines
Joel Embiid a connu deux ans de galères à cause de plusieurs blessures entre son recrutement par les 76ers lors de la draft 2014 et son premier match NBA. Puis, après une saison éclair de 28 matchs, où il marque les esprits avec des statistiques dantesques pour un temps de jeu limité, il se blesse de nouveau, alors qu’il était en passe de décrocher le titre de « Rookie of the year » (meilleur joueur débutant de l’année).
Ces déconvenues ont eu au moins le mérite de donner de lui une image de guerrier persévérant, n’abonnant pas, malgré les épreuves qu’il traverse.
En raison de ce passif médical, ce n’est que cette saison qu’Embiid dispute enfin des matchs en back-to-back (deux matchs d’affilée deux soirs de suite). Et délivres des statistiques de haute volée, voire des performances d’anthologie pour un joueur de 23 ans. Lequel déclare, en raison de ses déboires physiques passés, ne jouer « qu’à 81% de ses capacités ».
Une combinaison physique / jeu hors norme
Joel Embiid impressionne par son gabarit. Evoluant au poste de pivot, complet, extrêmement technique, puissant, capable de tirer à 3 points, il est très mobile sur le parquet, malgré sa taille et son poids.
Détail piquant : Embiid a grandi de plusieurs centimètres, à 20 ans révolus…
Aux antipodes de la timidité
Joel Embiid possède énormément de confiance en lui, de charisme et de culot.
Espiègle, il n’hésite pas à draguer Rihanna sur Twitter (laquelle lui répond de revenir la voir quand il sera « All-Star »...) ou à monter sur scène et se mettre torse nu lors d’un concert à Philadelphie…alors qu’il est en convalescence pour blessure !
Alors que la NBA « censure » ses joueurs bien plus que par le passé, leurs comportements ambivalents comme leurs écarts sur le terrain, Joel Embiid n’hésite pas à chambrer ses adversaires sur le terrain, comme en dehors, via Twitter.
Il met souvent en avant ses origines africaines (il est camerounais) pour souligner son fort caractère. Et que si quelqu’un le cherche, il le trouve…
Prudence, toutefois : le public aime les winners impertinents, tels Draymond Green ou Shaquille O'Neal.
Beaucoup moins les losers magnifiques, comme Charles Barkley...
Promis à un avenir radieux au sein des 76ers
Dans une équipe aux dents longues, notamment grâce à son coéquipier Ben Simmons (jeune joueur talentueux et polyvalent, qui a aussi connu de sérieux problèmes de blessures avant d’entamer sa carrière NBA), les jeunes 76ers n'ont peur de personne. Peut-être le duo le plus dominant de la NBA demain…
Prochain ambassadeur mondial de la NBA ?
Outre ses performances et son franc-parler, il est donc africain. Un continent qui, selon les spécialistes, va connaître un boom économique fulgurant. Par ailleurs, dans les pays d’Afrique francophone, les idoles sportives d’hier ont pris leur retraite (Zinedine Zidane, Didier Drogba, Dikembe Mutumbo) ou sont sur le point de le faire (Samuel Eto’o, idole absolue d’Embiid).
Francophone et africain, Joel Embiid joue aux Etats-Unis, à l’heure où la NBA connaît une audience mondiale : si ses performances sportives se confirment, il a toute les qualités requises pour devenir la prochaine star mondiale de ce sport. Et le chouchou des sponsors.
Les blessures, éternelle épée de Damoclès
Bien qu’ayant signé en 2017 un contrat de 125 millions sur cinq ans avec son club, ce dernier est conditionné à la forme d’Embiid. Concrètement, si ce dernier se blesse, il sera moins payé pendant ses périodes de convalescence. Et, étant donné les antécédents physiques et la fragilité du joueur, des blessures futures pourraient entacher le conte de fées qu’est en train d’écrire le numéro 21 des Philadelphia 76ers.
Une consécration planétaire dès février ?
Les planètes semblent alignées : du 16 au 18 février 2018, à Los Angeles, le NBA All-Star Game aura lieu, malgré l'avalanche de blessures de certains joueurs initialement conviés à l'événement. Joël Embiid figure parmi les joueurs retenus pour ce match opposant le gratin du basket américain, suivi par de nombreuses stars du show-biz assises au premier rang. L’occasion de briller devant les télévisions du monde entier, qui diffuseront en direct l’événement.
D'ailleurs, outre le match entre les meilleurs joueurs NBA, Embiid prendra part au Rising Star Challenge et au Skills Challenge ! Du jamais vu !.. Du Embiid tout craché, en somme.
Suite à sa sélection au « match des étoiles », Embiid a d’ailleurs précisé qu’il n’était plus intéressé par Rihanna…