Tout juste 25 ans après son premier sacre sur la scène européenne, le premier pour un club français en Ligue des Champions, l'Olympique de Marseille a manqué l'opportunité d'offrir à la France un tout premier trophée en Ligue Europa. Une défaite cinglante contre l'Atlético Madrid qui interroge déjà sur la compétitivité actuelle des clubs de l'Hexagone.

Il faut dire qu'à Marseille, beaucoup avaient espoir de créer l'exploit lors cette finale de Ligue Europa 2018 perçue d'avance comme déséquilibrée par l'ensemble de la presse. Et après coup, force est de constater que les hommes de Rudi Garcia avaient de quoi obtenir un résultat sur le terrain, si ce n'est quelques erreurs qui se sont payées cash devant les buts de Steve Mandanda.

Un manque d'expérience peut-être du côté de la Canebière, mais seulement. Un peu plus tôt dans la saison, Paris et Lyon avaient connu des éliminations prématurées malgré les grands espoirs nourris par le public. Entre excès de confiance pour les Parisiens et suffisance pour les Gones , le verdict était vite rendu. Tandis qu'à Monaco, on sera totalement passé à côté de la plaque.

La France, mauvais élève des grands de l'Europe

La Ligue 1 figure pourtant au top 5 des championnats les plus prisés d'Europe au côté de la Premier League, de la Liga, de la Serie A et de la Bundesliga. Alors comment comprendre que sur les 63 éditions qu'a enregistré la Ligue des Champions depuis sa création en 1956, la France n'ait remporté qu'un seul titre (OM, 1993) sur les six finales disputées.

  • Stade de Reims (1956, 1959)
  • ASSE (1976)
  • Marseille (1991, 1993 sacre)
  • Monaco (2004)

Et pas seulement, car le bilan est encore plus décevant en Ligue Europa, avec 0 titre en 5 finales sur les 47 éditions qu'a compté le tournoi depuis 1972.

  • SEC Bastia (1978)
  • Bordeaux (1996)
  • Marseille (1999, 2004, 2018)

Les performances françaises sont définitivement bien loin des chiffres impressionnants apposés par les clubs des autres grands championnats.

  • Espagne (C1 : 17 titres sur 28 finales ; C3 : 11 titres sur 16 finales)
  • Italie (C1 : 12 titres sur 28 finales ; C3 : 9 titres sur 15 finales)
  • Angleterre (C1 : 12 titres sur 19 finales ; C3 : 8 titres sur 14 finales)
  • Allemagne (C1 : 7 titres sur 17 finales ; C3 : 6 titres sur 14 finales)

Et bien pire encore, les clubs français reste très en deçà de ce qu'ont réussi à établir des clubs de championnats pourtant moins bien classés.

  • Pays-Bas (C1 : 6 titres sur 8 finales ; C3 : 4 titres sur 7 finales)
  • Portugal (C1 : 4 titres sur 5 finales ; C3 : 2 titres sur 7 finales)

Les clubs français plutôt complexés

Malgré les nombreux investissements consentis depuis quelques années par les géants du football français (417 millions d'euros pour le PSG en 2017), force est de constater que la France continue à piétiner.

Il faudra peut-être réussir à forger une philosophie de jeu plus solide et moins approximative comme cela se fait un peu partout en Europe.

Le football français doit indubitablement apprendre à se réinventer pour espérer tenir sa place au sommet du football européen. Peut-être qu'avec la saison prochaine qui s'annonce déjà palpitante, le PSG, Monaco, Lyon ou l'OM sauront se montrer plus convaincant en Europe.