A l'occasion de la "Fête à Macron" organisée le 5 mai dernier, Jean-Luc Mélenchon promettait une convergence de la mobilisation entre la gauche politique et certains syndicats. Le leader de la France insoumise a lancé aux Français un ultime appel à déferler dans les rues le 26 mai prochain en signe d'opposition à Emmanuel Macron.

Il faut dire que la séquence s'annonce décisive pour l'ancien candidat à la présidentielle dans son rapport de force avec le gouvernement. Depuis l'automne dernier et le lancement de la réforme du Code du travail, Jean-Luc Mélenchon appelle de ses vœux les Français à une convergence de tous les mécontentements pour tenter de faire reculer Emmanuel Macron.

Une aspiration, qui se fait depuis attendre sans succès, et que l'Exécutif craint de voir déboucher sur des exactions faute de succès. Et pour cause, à l'Elysée comme à Matignon, on estime que même si l'opinion n'adhère pas vraiment à la vision portée par Emmanuel Macron, elle lui reconnaît le mérite d'agir.

Les insoumis prêts à tout contre Macron

Mais du côté de la France insoumise, on assure avec fermeté une opposition sans ménagement contre ce tout jeune président de la République qui n'a de cesse de rappeler qu'il ira jusqu'au bout dans la conduite des réformes. Pas question, pour le mouvement d'extrême gauche, de laisser le croire qu'il aurait un chèque en blanc pour faire ce qu'il veut durant les cinq ans de son mandat.

La volonté est donc clairement affichée, chez les insoumis, de faire descendre de son trône de "Jupiter" celui dont on n'a de cesse de dire qu'il a été mal élu. Un objectif désormais partagé par certains syndicats dont la CGT et FO qui entendent rétablir pour le futur un rapport de force dominant avec l'Exécutif, comme cela a souvent pu être le cas dans les quinquennats précédents.

Le gouvernement sur la défensive

Du côté du gouvernement comme au sein de la majorité présidentielle, on s'inquiète des conséquences que peuvent avoir les discours portés par certains politiques de gauche. Entre les appels à la révolution ou au renversement de l'Exécutif plébiscité par Alex Corbière ou encore Eric Coquerel, beaucoup craignent une radicalisation violente de l'opposition.

Des initiatives qui n'ont pas manqué d'interpeller Edouard Philippe. Le premier ministre a depuis tenté de rappeler les uns et les autres à leurs responsabilités républicaines. Pas vraiment sûr qu'il soit entendu, avec des syndicats qui essayent de jouer leur va-tout sur la réforme de la SNCF.