Non retenu dans la liste des 23 de Didier Deschamps pour disputer le Mondial en Russie, Adrien Rabiot s’est retrouvé ces derniers mois au centre de tous les débats, lui qui avait annoncé à la FFF son souhait de ne pas faire partie des réservistes. Un choix qui avait choqué l’opinion publique.
A seulement 23 ans, ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le milieu du PSG fait parler de lui pour son comportement capricieux. Un comportement qui l’empêche notamment de poursuivre sa progression, alors qu'il est aujourd’hui devenu l’un des plus talentueux milieux de terrain de sa génération.
Une pépite très précoce
Durant toute sa formation au Paris Saint-Germain, Adrien Rabiot impressionne ses entraîneurs. Longiligne, technique et doté d’une belle science du jeu, le Francilien gravit les échelons un par un à une vitesse fulgurante. A seulement 17 ans, il est lancé dans le grand bain par Carlo Ancelotti, qui voit en lui un futur crack. Malgré les superstars franciliennes, le jeune Rabiot se fait un nom très rapidement auprès de ses coéquipiers.
Ambitieux, le natif de Saint-Maurice (94) souhaite devenir l’une des pièces-maîtresses de l’effectif d’Ancelotti. Pour ce faire, il décide de partir pour mieux revenir, en signant pour une saison en prêt au Toulouse Football Club. Un choix payant, puisque Rabiot aura eu le temps de marquer les esprits en étant l’auteur de très grosses performances.
Un ego démesuré
Son retour à Paris après son expérience toulousaine, réussie sur le plan sportif, va cependant vite être gâché par une stratégie plus que douteuse et maladroite. Quelques mois après son retour dans la capitale, voilà en effet le clan Rabiot, emmené par sa mère et agent(e), Véronique, en train d’entamer un bras de fer contre le PSG pour obtenir une prolongation de contrat et une importante revalorisation salariale.
Une stratégie qui aura laissé des traces. Le titi parisien est placardisé par son club et son image est écornée auprès des supporters. S’il obtient gain de cause en novembre 2014, ses caprices commencent à agacer. Du fait de ses exigences toujours plus hautes, Adrien Rabiot héritera même dans la foulée du surnom de « Duc ».
Un surnom qu’il assume pleinement, lui qui déclara lors d’une interview pour L’Equipe : « Je préfère qu'on me surnomme le Duc plutôt que le bandit ».
Une progression ralentie
S’il est devenu depuis quelques saisons un élément très important, voire incontournable de l’effectif du PSG, Adrien Rabiot irrite en interne. Après que le club ait fait de la place pour lui en se séparant durant les derniers mercatos de joueurs comme Blaise Matuidi, Giovano Lo Celso ou encore Javier Pastore, voilà que le jeune Français affirme ne pas vouloir jouer au poste de numéro 6, juste devant la défense. Le capricieux tricolore ne veut pas faire de concessions, ce qui a créé des tensions avec son entraîneur de l’époque, Unai Emery.
Résultat, Rabiot stagne et ses performances sont moins séduisantes. En équipe de France, il déçoit à chacune de ses sorties, notamment à cause de sa nonchalance et son manque d’agressivité. Peu en vue lors de la fin de la saison 2017-18 avec Paris, Didier Deschamps lui fera donc payer le prix fort en le mettant sur la touche, à quelques semaines du Mondial, lui préférant un Corentin Tolisso plus discret et travailleur.
Au lieu de faire profil bas malgré la déception et d’accepter une place très honorable de réserviste, Adrien Rabiot a refait des siennes en refusant cette position. En allant au bout de sa démarche, l’ancien Toulousain se place de facto au-dessus de l’institution « équipe de France », ce qui pourrait nuire à son futur avec les Bleus, qui ont depuis remporté la Coupe du monde.
Un avenir incertain
Reste à savoir maintenant comment le clan Rabiot va négocier les prochains mois. Le joueur devra sans doute faire face à une nouvelle concurrence dans quelques mois avec l’arrivée d’un nouveau milieu de terrain lors du mercato hivernal. Thomas Tuchel souhaite en effet étoffer l'effectif des champions de France en faisant signer un milieu complet et dévoué pour le collectif. De plus, s’il désirait partir, Rabiot n’attirerait pour le moment pas les foules et tout porte à croire que cela ne devrait pas changer de sitôt avec un comportement instable, lui qui n’a finalement que très peu prouvé au très haut niveau. Rappelons que pour le moment, Adrien Rabiot n’a toujours pas prolongé son contrat avec le PSG, qui expire en juin 2019.