Si une comparaison s'opère entre football et Rugby, l'écart apparaît comme significatif et dérisoire. A l'instar de leurs collègues du ballon rond qui encaissent un ticket d'entrée de 15,25 millions d'euros par club, les clubs français de rugby engagés en Coupes européennes se voient octroyer un chèque de 950.000 euros pour leur participation. Là où le vainqueur de la Ligue des Champions recevra 80 millions d'euros, le champion d'Europe de rugby touchera, pour sa performance, 600.000 euros. L'écart est colossal mais non négligeable pour les formations de l'élite française.

A titre d'exemple, Agen et son budget le plus petit de TOP 14, soit 13,8 millions d'euros, aura à la suite de son élimination en Challenge Européen un doux billet de 650.000 euros. Cette somme est reversée par l'European Professional Club Rugby (EPCR), par l'intermédiaire de La Ligue Nationale de Rugby (LNR).

Redorer l'image du Challenge Européen

Ce montant est à prendre en compte à sa juste valeur. Pour les six matchs de poules, il faut compter 45.000 euros de frais d'organisation à domicile au stade Armandie et 60.000 euros pour les déplacements avec pour seuls bénéfices 15.000 euros de billetterie. "Cela fait partie des rentrées financières non négligeables" déclare le président agenais, Jean-François Fonteneau.

Le Challenge Européen est une compétition qui n'a jamais attiré les clubs français à l'instar de sa grande soeur, la Champions Cup. Par conséquent, économiquement les clubs sentent souffler un vent de disette. Les clubs tirent le bilan sans équivoque de faibles entrées au stade les jours de match. Pour le spectateur, le challenge européen reste une compétition de second rang.

Seule exception au tableau, l'ASM Clermont Auvergne qui se mobilise à fond pour jouer la compétition et ainsi crée l'engouement de son fidèle public d'abonnés.

Le Racing 92 pour un quart à domicile

Avec un écart de 300.000 euros de moins par rapport à la Champions Cup, Clermont souhaite remplir le stade Marcel Michelin pour rattraper la perte.

De l'aveu de ses dirigeants, il est théoriquement plus facile de gagner de l'argent sur le Challenge Européen qu'en Champions Cup à condition de recevoir à domicile. Le partage des recettes reste à quasi égalité entre les deux clubs avec une répartition de 55-45%. Ainsi le Racing 92 avait plus touché de royalties en se déplaçant l'an passé à Clermont avec un Michelin à guichets fermés qu'avec la réception de Toulon en 2016 au stade de Colombes clairsemé. "Le quart de finale se joue dans une enceinte où on maximise les profits" annoncent les dirigeants racingmen. Samedi, les Franciliens feront tout pour obtenir une qualification et un quart de finale à domicile. Le rayonnement de cet événement permet de distribuer à faible coup l'image de sa marque.

D'autres clubs comme le Castres Olympiques y trouvent moins leur compte, avec des éliminations dès le premier tour depuis 2002. le public n'est pas attiré plus que cela par la compétition. Un match de Champions Cup, c'est un petit remplissage de TOP 14. Seule la ville de Castres profite des retombées économiques avec la venue des supporters visiteurs, ce qui permet au commerce local de transformer l'essai.