C'est une petite victoire pour un petit match du XV de France. Une victoire qui a presque le goût d'une défaite et qui relance les inquiétudes autours des Bleus. L'équipe de France s’est imposée 25-14 dans le dernier match du tournois des 6 nations 2019. Un tournois raté par les bleus qui finissent 4e par miracle et un match dominé par une Italie à la finition brouillonne. Une victoire chanceuse, en trompe-l'oeil, qui ne masque plus les carences d'organisation de l'équipe de France de Rugby, contraignant Bernard Laporte, le président de la fédération, à chercher une solution pour dynamiser son staff chargé de la sélection.

Un rugby au goût de défaite

Les statistiques sont cinglantes. Face au XV de France, tombée au 10e rang du classement IRB après sa défaite contre le Pays de Galles, l'Italie, 15e nation mondiale, a bénéficié de plus de 60% de possession de balle. L'essentiel du combat s'est déroulé dans le camp tricolore et les italiens ont franchi la ligne d'essais à 5 reprises (25e, 27e, 55e, 66e et 74e) dont 3 essais refusés à la vidéo (25e, 27e, 66e) et un sauvetage de Penaud (74e). Ceci sans compter divers franchissements, l’un aurait dû, sans un rebond malheureux pour les Azurri, aboutir à un essai des italiens sous les poteaux (23e).

En face, les Français, qui ont commis plus de 15 fautes sur l’ensemble du match et ont logiquement été sanctionnés d’un carton jaune (Chat 72e), n'ont pratiquement eu à se mettre sous la dent que leurs trois occasions d'essais (16e, 47e, 78e) - heureusement réalisées et transformées - et un drop de Ntamack (63e).

Des raids éclairs au coeur d'une défense italienne pourtant réputée poreuse.

Le XV de France : un chantier au point mort

Il valait mieux regarder un autre sport ce week-end car le marasme était d'ampleur.

Si les jeunes joueurs Romain Ntamack, Félix Lambey, Gregory Aldritt, Damian Penaud et Arthur Iturria ont vraisemblablement poinçonné leur billet pour la coupe du monde au Japon en septembre prochain, les certitudes sur le jeu des rugbymen français brillent par leur absence. Devant, tout est à faire, en touche comme en mêlée.

Au soutien, au combat, les joueurs sont systématiquement pris. À l'arrière, les plans de jeux sont inexistants, laissant les joueurs errer sur le terrain à la recherche de solutions dès que le rythme s'emballe un peu.

Au point que Bernard Laporte et Jacques Brunel, le sélectionneur des Bleus, ont entamé une valse-hésitation visant à renforcer le staff avec une éventuelle arrivée de l'ancien joueur et entraîneur Fabien Galthié comme assistant de luxe. Mais est-ce que ce sera suffisant pour redresser le bateau ivre du XV de France avant la coupe du monde, dans sept petits mois ?