Rendez-vous en terre inconnue est l’une des émissions préférées des Français. “Probablement la plus belle émission de France" selon l’invité, le réalisateur Franck Gastambide. Mais ce dernier épisode avait à faire face à un écueil inédit. Frédéric Lopez a choisi de rester désormais à quai. Bien qu’il ait soigneusement sélectionné son successeur, Raphaël de Casabianca, la question demeurait de savoir si le pari allait être réussi. Retour sur une passation de pouvoir en demi-teinte dans la magnifique lumière de l’Himalaya.
RDVTI : des scores en léger déclin
Disons-le tout de suite, ce nouveau voyage en terre inconnue - cette fois chez les Van Gujjar de l’Uttarakhand - a tenu toutes ses promesses. Avec une audience de 4,64 millions de téléspectateurs, l’émission est en tête des parts d’audiences de la soirée. Avec un bémol cependant, c’est un million de moins que le Rendez-vous en terre inconnue précédent avec l’astronaute Thomas Pesquet, un peu moins aussi que l'épisode filmé autour de Kev Adams. C'est à peine plus de la moitié de la plus forte audience de l’émission, en 2012, avec Mélanie Doutey. Rendez-vous en terre inconnue serait-elle une émission en déclin ?
Sans Frédéric Lopez, Rendez-vous en terre inconnue ne change pas
Pourtant hier soir, toutes les images habituelles de RDVETI étaient visibles. Des émotions à fleur de peau, des endroits exceptionnels, des paysages magnifiques, des gens extraordinaires d’humanité, et pourtant tellement normaux dans leur quotidien exotique, Rushan, Mushtu, Saïra, travailleuse infatigable, Alpha, le grand-père aux yeux “comme des diamants”, avec une mention spéciale à une lumineuse gamine des montagnes, l'exceptionnelle petite Najma.
La relation entre @FGastambide et la petite #Najma est tellement touchante ❤️ #RDVETI pic.twitter.com/NCPMgbBe5y
— Julie (@mokyriou68) 19 mars 2019
La vie c'est simple....#RDVETI #Najma https://t.co/uc2pCL13g3
— Sandrine Carrette (@Scarretter) 20 mars 2019
Des séquences montrant l’invité peinant au travail quotidien, du ramassage du bois au barattage du beurre en passant par la traite des bufflonnes, les plaisanteries, “Tu pleures de la tête” - allusion à peine voilée au crâne chauve de Franck Gastambide et à ses efforts pour monter au pâturage - les comparaisons de mode de vie, les problèmes politiques rencontrés par les hôtes - Les van Gujjar sont menacés d’expulsion de leur pâturage.
Tout était là, donnant un peu l’impression d’une check-list dont chaque case était cochée au fur et à mesure.
Un rendez-vous très scolaire mais prometteur
Car le problème était là. Avec un nouveau présentateur, un peu plus lisse que l’ancien, cette cuvée de RDVETI laisse un goût un peu scolaire. Raphaël de Casabianca n’a pas démérité. Frédéric Lopez n’a cessé de le marteler depuis la dernière émission que c'était “celui qu’il fallait”, et les internautes ne s’y sont pas trompés. On a vu un Raphaël très protecteur envers son invité pour sa première séquence avec le bandeau à l’aéroport, mais aussi un peu plus en retrait lors des discussions avec ses hôtes, disparaissant presque de l’image lors des séquences de travail comme pour ne pas se glisser tout de suite dans un costume encore trop grand pour lui.
Il manque encore à Raphaël un petit quelque chose pour prendre définitivement les commandes de l'invitation au voyage. Parfois, l’ombre tutélaire de l’ancien présentateur nous manquait, mais, comme Frédéric Lopez le dit lui-même “C’est un émission qui dit qu’il ne faut pas avoir peur des autres. Dans une période très tendue, il fallait que ce programme continue”.