Johnny Hallyday a réussi l’exploit encore inégalé de conquérir quatre générations de public. Depuis sa disparition, tous les médias relatent son parcours musical et cinématographique. L’Icône de la chanson et du rock français, Johnny Hallyday, est devenu acteur dès le début de sa carrière, son statut d’« idole des jeunes » lui ouvrant un boulevard pour le 7e art.

Le film « A tout casser » la suite de « D’où viens-tu Johnny » ?

Johnny Hallyday était très impressionné par Marlon Brando. Il a donc enfilé un blouson noir pour tourner cette histoire de biker à la française.

Catherine Allégret, fille d’Yves Montand et Simone Signoret, Michel Serrault et Johnny sont déjà amis. Frankie alias Johnny rêve d’ouvrir une boîte de nuit avec ses copains. Mais cela dérange Aldo Morelli (Michel Serrault), qui prépare un hold-up. Aussi n’hésite-t-il pas à faire enlever Frankie. Ric Benton (Eddie Constantine), un Américain, vole à la rescousse de Frankie.

Cette comédie policière psychédélique est bien éloignée d’« Easy Rider » que Dennis Hopper tournera un an plus tard. À Louveciennes Johnny répète dans un hangar « À tout casser » et « Cheval d’acier ». Les prises de vue prennent du retard, et le producteur Jean Kerchner congédie le scénariste de films noirs John Berry. Le long métrage sort enfin en octobre 1968 et fait tout de même 2,5 millions d’entrées dans les salles obscures françaises.

Rien de très remarquable dans ce film d’action dont la finalité est d’exploiter la popularité de Johnny Hallyday. L’artiste est déçu et compare la comédie à celles du King Elvis. Cependant, il a rencontré Rémy Julienne sur le tournage. Le cascadeur du cinéma français dirigera ses acrobaties sur scène pour notre plus grand plaisir.

Johnny évitera à l’avenir de jouer son propre rôle à l’écran jusqu’en 1972 pour « l’aventure, c’est l’aventure ».

L’album À tout casser (1968) a connu un vrai triomphe

La chanson éponyme du film connaîtra un beau succès. Composée par Tommy Brown et Johnny lui-même, les paroles sont signées Georges Aber. Elle restera deux semaines en têtes des ventes.

À cette période de sa carrière, le chanteur puise son influence dans la scène britannique, en pleine effervescence. Et cela s’entend sur ce morceau, sur lequel Jimmy Page, futur membre de Led Zeppelin, joue de la guitare. En effet, Johnny avait l’oreille pour choisir ses musiciens.

En 1965-1966, Jimmy Page accompagne Eddy Mitchell, Michel Polnareff et Johnny Hallyday comme musicien de studio, et c’est tout naturellement que le troisième meilleur guitariste rock de tous les temps réalise de superbes solos à l’archet pour l’album. Les arrangements sont dus à Tommy Brown et à Micky Jones. À l’Olympic Sound et au Chappell Recording de Londres, Jones tient la guitare rythmique tandis que Page est à la guitare solo.

Ils enregistrent ensuite le chant et les solos de guitare aux studios Blanqui et de la Gaieté à Paris. L’accompagnement est assuré par les Blackburds qui se composent du guitariste Micky Jones et du batteur Tommy Brown, les chefs d'orchestre, de l’organiste Raymond Donnez, du bassiste Gérard Papillon Fournier et de Sam Kelly aux percussions. L’ingénieur du son est le brillant et visionnaire Keith Grant, qui travaillera avec les plus grands pendant plus de 25 ans.

Les influences britanniques de Johnny

D’abord par la marque anglaise de la moto du film, la Norton Atlas 750 modifiée avec ses pots d’échappement qui remontent à l’arrière, son guidon en corne de vache, et le siège qui permet de s’allonger en roulant comme sur une Harley.

Les puristes savent qu'il s'agissait d'une Norton mais les fans s’y perdent, car toute sa vie, Johnny Hallyday n’a cessé de rouler en Harley-Davidson, mais aussi en Paloma, Norton, Honda, Triumph, Kawasaki, Yamaha ou Ducati. Sa Musique ne s’est pas vendue au Royaume-Uni. On connaissait Johnny comme un musicien et un chanteur qui a joué avec Jimi Hendrix, et pourtant « À tout casser », « La Génération perdue » ou « Noir c’est noir » résonnent de l’influence britannique. Ses concerts au Royal Albert Hall se déroulaient à guichet fermé, mais dans une salle pleine à craquer d’un public exclusivement français.

En Décembre, les journaux d'outre-Manche titraient «Décès du Elvis français ».