Thibaud Foltzer est le parachutiste professionnel et BASE jumper le plus suivi dans le monde. Il naît à Saverne (Alsace) et passe son enfance dans l’EST de la France. Dès ses 15 ans, il se lance dans une nouvelle aventure, le parachutisme. Sportif depuis son plus jeune âge et de nature compétitive, il progresse à vive allure, après la compétition, il devient initiateur dans sa discipline. En 2017, après sa licence en STAPS a l’université de Strasbourg, il passe professionnel, à 21 ans et devient alors le parachutiste professionnel le plus jeune de France.

En parallèle de cette activité, Thibaud est également passionné par Instagram. Il partage ses exploits à ses nombreux abonnés, avec la joie de vivre, avide de découvertes et de voyages, entre Mode et lifestyle, les marques se l’arrachent. Aujourd’hui ses projets sont sans limite. Il rêve d’aventure, tant sur terre que dans son terrain de jeu favori : le ciel !! Il a accepté de discuter avec nous de son activité d'influenceur.

"Les candidats de télé-réalité ne font pas de placements de produits qualitatifs"

Pourquoi es-tu devenu influenceur ?

J'ai créé un compte Instagram car j'avais envie d'avoir plus de visibilité et de trouver des sponsors pour mon activité de parachutiste. Par la suite, j'ai rencontré des blogueuses qui m'ont parlé de leurs partenariats.

C'était un monde inconnu pour moi, je trouvais ça fou de gagner de l'argent de cette manière. J'ai donc décidé de me diversifier, de ne plus me consacrer qu'au parachutisme sur Instagram. Désormais je fais du lifestyle, de la mode, du sport. C'est ma niche.

Te rappelles-tu de ton premier contrat publicitaire ?

La première fois que j'ai été payé pour une publication c'était pour promouvoir une application de l'Eurovision.

J'avais 30.000 followers et j'ai été démarché directement sur Instagram.

Avec plus de 260.000 followers sur Instagram, combien te rapporte un placement de produit ?

Les chiffres que tu vois sur internet ne représentent pas la réalité du marché. Le montant du paiement dépend déjà du contrat, s'il s'agit d'une publication et / ou de stories.

Les posts des influenceurs ont une valeur marchande qui va varier en fonction de beaucoup de critères : la communauté, l'engagement, le domaine d'activité, la notoriété (qui se différencie de la communauté)... Deux influenceurs avec le même nombre d'abonnés peuvent ne pas avoir un post au même tarif.

Les marques imposent-elles les textes qui accompagnent les photos ?

L’avantage est que la création des contenus est laissée à la libre interprétation des influenceurs. L’axe et le ton nous sont donnés puis nous sommes libres de créer le post à notre convenance. Le but est de pouvoir conserver notre ligne éditoriale sans la travestir. En fonction des enjeux, certaines marques demandent une validation des contenus avant leur publication mais ce n’est pas systématique.

Il y a aussi le jour qui peut-être choisi par la marque, souvent le mercredi, le samedi et le dimanche. C'est bien calculé.

Il y a eu plusieurs polémiques autour des achats de followers, les influenceurs font-ils cela pour être mieux payés ?

Certains font ça uniquement pour l'égo, sinon c'est une stratégie. Mais l'achat de followers entraîne l'achat de likes sur tes photos. Désormais, on peut aussi acheter des commentaires, mais ils ne sont pas considérés comme qualitatifs - ce sont souvent simplement des émojis.

Or, les marques regardent aussi la qualité des commentaires reçus par les influenceurs. D'ailleurs, certaines agences comme celle qui me représente sont détentrices d'une technologie qui leur permet de tracker les fakes followers des influenceurs.

Certains internautes en ont marre des placements de produits. Comment réagit ta communauté aux placement que tu fais ?

Quand j'ai commencé, je faisais parfois des placements de produits qui ne me plaisaient pas. Désormais, j'accepte des placements de produits que je pourrais utiliser dans la vie de tous les jours, qui s'insèrent dans mon lifestyle.

Il ne faut pas faire des placements de produits trop vulgaires avec simplement la photo du produit en plein milieu. Ça ne marche pas avec ma communauté qui y est moins réceptive.

Es-tu payé au placement de produit ou as-tu un salaire fixe ?

Actuellement, je n'ai pas de salaire fixe. Des agences comme Shauna Events proposent des salaires fixes tous les mois.

C'est moins précaire mais ce sont généralement des produits vus et revus qui ne sont pas bons pour l'image.

Généralement, quand on choisit soi-même un placement de produit, c'est qualitatif. Je n'accepte pas tout en échange d'un salaire fixe. Je suis dans une agence basée à Paris, qui se nomme ZAM Agency, qui fait dans le qualitatif et non dans le quantitatif. Lucas Graves est mon agent.

"On m'a proposé une émission de télé-réalité type Bachelor, mais j'ai refusé"

Beaucoup de nouveaux influenceurs sont issus de la télé-réalité, es-tu familier avec ce milieu ?

Je n'ai pas envie d'en faire. On m'a déjà proposé via Instagram une émission type Bachelor mais j'ai refusé. Cela peut propulser une carrière mais également détruire ton image.

Les influenceurs télé-réalité ne font pas de placements de produits qualitatifs, il y a eu pas mal de polémiques d'ailleurs.

Grâce à des évènements, j'ai pu néanmoins en rencontrer certains candidats qui sont devenus de bonnes connaissances, comme Adrien Laurent, Darko, Bastien Grimal...

Représentent-ils une concurrence pour toi ?

Pas vraiment. On cultive des images différentes. Ils sont très suivis mais je pense que les internautes se méfient plus, ils font tellement de placements de produits, ils sont de vrais supports publicitaires. Les abonnés en ont marre.

Considères-tu l'activité d'influenceur comme un métier ?

Oui, et c'est un travail passionnant, une gestion de l'image au quotidien. Si tu veux en vivre, tu dois t'y consacrer à plein temps.

C'est un métier super gratifiant et intéressant.

Tu ne subis aucun aspect négatif lié à ta médiatisation ?

Tu te fais critiquer quand tu commences, les gens se demandent pourquoi tu fais ça. Ça peut être destructeur si tu es visible sur d'autres réseaux comme YouTube et que des polémiques éclatent à ton sujet. Je connais certaines personnes qui ont déjà eu des menaces de mort. En ce qui me concerne, je n'ai jamais rien eu de tout cela.

Partages-tu beaucoup ta vie sur Instagram ?

Au début énormément. Je filmais toute ma journée. Maintenant, beaucoup moins. Je n'ai pas changé la fréquence de mes publications, mais je me suis professionnalisé dans les clichés. Il y a toujours un petit côté comédien sur Instagram. On met en scène sa vie, on montre ce qu'on souhaite montrer. C'est de la mise en scène, mais de plus en plus d'internautes en sont conscients désormais.