La situation devient vraiment problématique pour François Fillon, qui se voit même désavoué dans son propre camp. Face aux nouvelles révélations du canard enchaîné, le candidat à l'élection présidentielle se retrouve presque sans défense et chute dans les sondages. Lui qui incarnait "la droite propre" a semble-t-il perdu toute crédibilité pour un bon nombre d'électeurs LR, ainsi que pour certains de ses collègues, qui commencent d'ailleurs à se faire entendre.

Pour Georges Fenech (député LR du Rhône), le résultat des primaires est désormais "caduc face à cet évènement imprévisible et nouveau, qui se situe non seulement sur le registre judiciaire mais aussi sur le registre éthique et moral".

Selon lui, il faut dès maintenant songer à un plan B. Et le premier nom qui revient avec insistance, c'est forcément celui d'Alain Juppé, le second des primaires.

Les emplois fictifs, une longue histoire...

Selon les sondages du jour, il serait plébiscité par plus d'un tiers des sympathisants LR en cas d'abandon de Fillon. Mais est-il vraiment le nouveau "monsieur propre" dont la droite a besoin pour redorer son blason ?

Rappelons tout de même que le maire de Bordeaux a été condamné en 2004 par le tribunal correctionnel de Nanterre à 18 mois de prison et à une peine de 10 ans d'inéligibilité pour prise illégale d'intérêt avec inscription au casier judiciaire, dans l'affaire des...emplois fictifs à la mairie de Paris.

De par son statut et sa fonction au sein du RPR de l'époque, Alain Juppé a favorisé tout un système d'attribution d'emplois au sein de son parti, financé par l'argent public. En appel, la condamnation a été ramenée à 14 mois avec sursis et un an d'inéligibilité.

Aux vues du contexte actuel et des accusations qui pèsent sur François Fillon, pas sûr que les cadors du clan LR trouvent l'option Juppé légitime.

Serait-il "bénéfique" de remplacer un candidat mis en cause dans une affaire de ce type par un autre représentant possédant un tel CV ? Car même si le maire de Bordeaux a la cote chez les sympathisants de droite, cette "casserole" ne devrait pas être un atout pour attirer l'ensemble des électeurs Français à la présidentielle.

Et Nicolas Sarkozy dans tout ça ?

Peu probable également que la droite se tourne vers un éventuel plan C, qui serait donc le troisième des primaires, un certain Nicolas Sarkozy. Attaqué pendant toute la durée de la campagne en raison des accusations dont il (a) fait l'objet sur le plan judiciaire (notamment par François Fillon), "le roi des non-lieux" se fait assez discret en ce moment...

Il semblerait que la piste interne soit privilégiée par les ténors du parti. Si Fillon s'en va, François Baroin devrait se proposer. Il serait tout à fait capable de défendre les idées portées par le candidat élu à la primaire et possède, aux dernières nouvelles, un casier judiciaire vierge.