Cocorico ! Ou plutôt… Mais comment le dit-on en langage communautaire européen, voire en franglish ? Débuté avec les lancements des satellites Glove en voici 11 ans pour le premier, le système de géo-positionnement par satellite Galileo entre en service ce jeudi avec 16 engins sur 18 pleinement opérationnels. On peut s’en réjouir car ce ne sera pas tout à fait le quatrième système de ce genre (les autres sont américain, russe et chinois), sinon en date, mais bien le premier en termes de performances. Quatre services sont prévus, l’ouvert (‘’gratuit’’), le commercial (destiné aux entreprises), le réglementé (services publics) et le SRS (ou SAR, Search & Rescue, recherche et secours, international).
Selon les services, le nombre des bandes de fréquences varie, et la précision (horizontale et verticale) s’affine, la sécurisation se renforce. Au maximum, la précision peut varier entre un mètre et moins de 10 cm (quatre ou cinq mètres en précision horizontale pour le service ouvert, identique au GPS américain).
Peu d’utilisateurs initiaux
Pour l’instant, ce ne sera pas déjà un service très grand public. Très peu d’équipements à la portée des particuliers sont déjà dotés de la puce émettrice-réceptrice. Les objets connectés communiquant avec Galileo seront progressivement plus nombreux, meilleur marché. Et dans une quinzaine d’années, près du tiers du PIB européen pourrait dépendre des systèmes de radiopositionnement.
C’est dire l’enjeu. La précision inégalée de Galileo dépendra du nombre des satellites opérationnels. C’est vers 2020 qu’elle sera atteinte, avec le double des satellites en service actuellement (près d’une trentaine dans trois à cinq ans, dont 24 opérationnels en permanence). La très grande précision sera employée surtout par des sociétés de transport, des services publics et de secours.
Avec les autres systèmes, des zones restent inaccessibles (rues étroites par exemple), des appels de détresse en zones peu denses, peu balayées, ne sont détectés qu’au bout de deux à trois heures. Ce sera, avec Galileo, au maximum dix minutes pour localiser un appel de secours en haute montagne (et dans des crevasses) ou en pleine mer.
En sus, et c’est important pour, par exemple, les assureurs de véhicules, la datation sera très inférieure au centième de seconde. Autre avantage, notamment pour les systèmes de défense, l’authentification (ce qui assure de ne pas percevoir le signal d’un leurre).
Un long déploiement
Galileo s’ajoute à Egnos, un réseau de 34 stations terrestres qui captent les signaux GPS et Glonass (russe), ainsi que ceux des satellites Galileo, et d’autres, européens, comme Sirius et Astra. Egnos est surtout employé pour la navigation aérienne. C’est un système dit différentiel, plus fiable et plus précis. Le dispositif global a été conçu en 1998 et mis en œuvre à partir de 2001. Les partenaires sont Airbus Group, Thales, Inmarsat, Alcatel, Finmeccanica, AENA et Hispasat mais l’Agence spatiale européenne (Esa) pourra les étendre.
Le budget global devrait atteindre dix milliards d’euros d’ici 2030. Le financement proviendra aussi de pays non-communautaires, associés (Norvège, Suisse) ou non (Chine, Inde, Israël… et d’autres à venir). Le Royaume-Uni est très impliqué dans le dispositif et devrait le rester post-Brexit. L’Esa compte 20 États membres et le Canada et la Hongrie sont des États associés. Son siège est à Paris. Les travaux de l'Esa sont déjà palpables en de multiples domaines... Dont l'agriculture, la préservation de l'environnement. Pour vous en rendre compte par vous-même, vous pouvez télécharger (pour Androïd ou OS) l'application ESA Proba-V (et recevoir et communiquer des photos de végétation), disponible sur le site de l'Agence.