Après Case Départ (2011) qui aborde le thème de l’esclavage puis Le crocodile du Bostwanga (2014) qui traite de la Françafrique, c’est au tour des 3 grandes religions monothéistes d’être explorées par l’humoriste - réalisateur dans Coexister. Ces religions, ou plutôt leur existence les unes par rapport aux autres est le thème exploré à travers une satire qui n’épargne personne, et qui rend donc les critiques justes.

Le pitch : simple, improbable, efficace

Sous la pression de la nouvelle directrice du groupe (Mathilde Seigner) qui dirige son label de musique, Fabrice Eboué doit relever un challenge : remplir l’Olympia avec un nouveau groupe à succès dans les 6 prochains mois.

Sa solution : créer un boys band composé d’un curé, un imam et un rabbin. Le hic : les religieux restent des Hommes, ce ne sont pas des Saints. Entre une foi remise en question, un imposteur total quant à sa dévotion religieuse et un dépressif, le trio ne manquera pas de mener à mal le projet. Pourtant, c’est une atmosphère de bienveillance et de rires qui se dégage de ce film sans prétention moralisatrice.

Le ton juste de ce film est donné par un trio composé du bien connu Ramzy Bédia, accompagné de Jonathan Cohen vu dans ses sketchs de Serge le mytho, et Guillaume de Tonquédec qui mérite plus que jamais dans ce (début de) film le « Bon Dieu sans confessions ». Les talents féminins sont Audrey Lamy qui tient enfin un vrai rôle à sa mesure -tout en provocation- tandis que Mathilde Seigner arrive là on ne l’attend pas dans son rôle de PDG d’une grosse firme.

Aucune morale mais des rappels essentiels pour vivre ensemble

Cette histoire n’offre pas un film de société dans le sens où elle n’alimente pas le débat. Cependant, c’est une réalisation à ne pas manquer car elle rappelle à chacun l’importance du sens (auto-)critique. Alors que les français seraient notamment connus et reconnus à travers le monde pour leur goût du verbe et de la discussion, certains sujets dits sensibles auraient tendances à disparaître des sphères de conversations de peur de créer des tensions avec enfants, parents, amis, collègues…

A travers leurs représentants, chacune des religions sera secourue, soutenue, critiquée, moquée, appréciée, valorisée ; et surtout, simplement acceptée.

Sans discours précieux, voici une satire bien équilibrée qui permet d’apporter un peu de légèreté à des temps moroses.Autre film à voir

Un humour cinglant qui, au risque d’en déranger certains, finira par amuser tout le monde

Les anicroches s’enchaînent dans tous les sens et à la même vitesse que les conflits se résolvent. Cela permet d’aborder un sujet « chaud » sans pour autant se brûler les doigts.

Des blagues osées, voire vulgaires sortent mais au-delà d’une minute de silence le temps de comprendre, c’est le rire général qui l’emporte.

En d’autres termes, ni l’imam, ni le prêtre, ni le rabbin ne tombera à l’eau.

Certains se demanderont alors « s’il est possible de rire de tout ? ». Nous pourrions dire que pour une fois, il peut suffire de rire ensemble pour se moquer de tout. Pourquoi aller au ciné