Alors que je me faisais une joie de voir Albert Dupontel et de retrouver ses talents de réalisateurs, que j’attendais avec impatience de pouvoir me plonger dans un univers féérique pour sortir déboussolée et rêveuse de la séance de Cinéma… je suis repartie l’esprit solidement ancrée dans la réalité d’une grosse déception.
La mise en bouche (bande annonce) du film est judicieusement alléchante avec des images de scènes surréalistes qui laissaient présager un voyage en enfance. Les critiques dithyrambiques à la radio notamment n’ont fait qu’augmenter les attentes que j’avais en allant voir ce film.
Malheureusement, le film démarre dans les tranchées et en exagérant à peine, on restera à ce niveau pendant toute la séance. Peut-être que je m’attendais à trop de folie, un trop grand imaginaire que peut susciter le livre de Pierre Lemaitre dont est extrait le film.
Aurevoir fausses attentes….
Albert Dupontel est quand même un talent du cinéma français.
On ne peut pas passer outre le fait que c’est un film qui sait lier humour, humanisme, et sentiments sans jamais en faire trop dans un sens ou dans l’autre. Il a su créer finement un pamphlet politique avec autant de poésie que d’humour. Ainsi, on ne tombe ni dans le larmoyant ; ni dans le grotesque ; nous ne sommes à aucun moment dans un univers cousu de fil blanc.
Quand couture il y a, elle est aussi belle qu’imprévue, elle se trouve là où on ne l’attend pas. La créativité des masques magnifiquement portés par Nahuel Perez Biscaryat apporte une jolie dose de magie et d’émerveillement qui ne donne que plus d’intensité au drame dont l’acteur est l’incarnation. Le talent et la douceur de l’artiste contrebalance parfaitement l’horreur et la violence du début du film.
Ces masques sont un voyage à eux tous seuls.
Tout au long de l’aventure nous pouvons aussi retrouver certaines valeurs pour continuer à nous faire croire en l’être humain en toutes circonstances. Si Laurent Lafitte incarne avec brio un « pourri » notoire, les duos d’ami(e)s, frère-sœur, père-fille amènent ce qu’il faut de douceur et d’humanité pour se sentir prêts à voir la fin du film et repartir chavirés, quelques peu émus.
Albert Dupontel a su rassembler autour de lui des acteurs de talents reconnus comme Niels Arestrup qu’on ne peut se lasser de voir et d’écouter, ou Laurent Lafitte de la Comédie Française ; ou encore peu apprécié comme le nouveau talent argentin Nahuel Perez Biscaryat récemment révélé à l’échelle internationale dans 120 battements par minute de Robin Campillo.
Après une première réaction plus élogieuse, il ne faudrait pas enlever à A. Dupontel ce qui lui revient : du talent et une expérience au service de bonnes idées. Pour d'Autre critique de film à voir.