Lars von Trier, persona non grata du festival de Cannes depuis le scandale de 2011 où il avait exprimé sa “sympathie” pour Hitler revient sur le tapis rouge. Sa nouvelle création, The House that Jack Built, a été présentée hors compétition lundi 14 Mai. Le réalisateur est connu pour ses mises en scène troublantes, avec des scènes extrêmement violentes. Pourtant, depuis 2011, on aurait pu penser qu'il s'assagirait, qu'en est-il réellement ?
The House that Jack built c’est l'histoire d’un serial killer, Jack, interprété par Matt Dilon. Appelé “Monsieur Sophistication”, le personnage porte presque à rire au début du film avec ses troubles obsessionnels et sa volonté de faire de chaque meurtre une œuvre d’Art.
Le désanchantement est rapide pourtant, l'opus divisé en cinq parties qui racontent chacune un des meurtre présente au fur et à mesure au spectateur impuissant une escalade de violence.
Le réalisateur aurait-il récidivé ?
Les organisateurs du Festival de Cannes ont décidé que l'on ne pouvait priver plus longtemps l'événement d'un réalisateur d'une telle envergure. Pierre Lescure, président du Festival de Cannes aurait d'ailleurs déclaré "La punition a assez duré". Pour autant, les spectateurs ne savaient pas vraiment à quoi s'attendre avant la visualisation du film et le moins que l'on puisse dire est qu'ils n'ont pas été déçus. Le réalisateur, fidèle à lui-même présente une œuvre choquante.
Avant de monter les marches, Lars Von Trier n’a prononcé que quelque mots sur sa volonté que les spectateurs voient son nouveau film comme “un petit peu différent”.
Pourtant, si le ticket qui portait déjà la mention “scènes violentes” aurait dû prévenir la foule du contenu de l’œuvre, sa projection en a choqué plus d’un. La diffusion a fait l’objet de cris, certains spectateurs auraient même quitté la salle avant la fin. En cela, Lars Von Trier ne déroge pas à l'image que les cinéphile ont de lui : celle d'un cinéaste, mettant en scène des films où la censure n'a pas sa place.
Et bien voilà c’est officiel : pour la première fois de ma vie j’ai quitté une salle de cinéma avant la fin du film. Merci #LarsVonTrier #TheHouseThatJackBuilt
— AlyssiaRenard (@AlyssiaRenard) 14 mai 2018
Les gens qui sont choqués par du #LarsVonTrier en même temps avec son cinéma il faut s'attendre à tout les gars hein pic.twitter.com/QCDi2QHjYe
— Kiargan (@Kiargan) 15 mai 2018
Personnage souvent en marge du festival de Cannes pour ses propos choquants et ses œuvres à la limite du soutenable, il ne fait pas exception cette année.
En effet, si le festival avait pourtant pour ambition de mettre les femmes à l’honneur, elles sont brutalisées dans l’œuvre de Lars Von Trier.
Pour ce qui est de ces propos sur le nazisme proférés en 2011, le réalisateur ne revient pas dessus bien que l’on puisse observer dans le long-métrage des avions allemands et même un image d’Hitler qui apparaît pendant que Jack parle de ses “icônes”. Lars Von Trier a par ailleurs récemment déclaré "Je n'ai jamais été et ne serait jamais nazi", nous laissant croire que les images dont nous venons de parler ne seraient présentes que pour animer la controverse autour de son œuvre et promouvoir la fameuse liberté artistique tant discutée.
Bande Annonce "The House that Jack Built" Lars Von Trier