Le 71ème Festival de Cannes s'est ouvert hier soir dans le strass et les paillettes, mais aussi la poésie. Le tapis rouge fut très couru par les stars : Julianne Moore dans une robe rouge flamboyante, Bénicio del Toro en veste de smoking blanc, Isabelle Adjani fleurie, Denis Villeneuve, Cécile de France, Martin Scorsese, Leila Bekti ou encore Léa Seydoux ont signé autographes et montrés leurs plus beaux atours.

Sans parler de Cate Blanchett, magistrale en robe noire dentelée. Comme toujours les photographes ont pu faire scintiller leur flashs non stop et les personnalités ont joué le jeu sans sourciller, grand sourire.

Mais c'est bien sur l'arrivée du couple déjà mythique à l'écran comme dans la vie Penélope Cruz-Javier Bardem qui a fait monter la température. Venus présenter pour cette ouverture du Festival le film Irano-espagnol Everybody Knows du réalisateur Ashgar Farhati, ils ont sublimé la croisette de leur beauté et leur joie de vivre.

Le selfie, interdit depuis cette année, s'est tout de même invité sur le tapis rouge

Le directeur du Festival Thierry Frémaux avait prévenu : pas de selfie cette année sur le tapis rouge. "Les gens viennent à Cannes pour voir des films et pas pour être vus" avait-il déclaré en conférence de presse. La plupart des festivaliers ont suivi la consigne. Mais certaines beautés d'un soir n'ont pas pu s'en empêcher, et se sont pris rapidement en photo, histoire d'immortaliser cette montée des marches.

Elles se sont fait un peu taper sur les doigts, mais n'ont pas été exclues. Car Thierry Frémaux a l'oeil sur tout : pendant toute l'heure de l'arrivée des stars, il les attend en haut du fameux escalier et les reçoit en compagnie du président du Festival Pierre Lescure. Poignées de main, embrassade, ils connaissent tout le monde et tout le monde semble les aimer.

Un maître de cérémonie éblouissant de simplicité

"On n'a jamais eu un maître de cérémonie aussi bon" "Il a réussi à nous faire oublier qu'on était au Palais des Festivals" "On pourrait l'avoir tous les ans?". Voilà ce qu'on pouvait entendre à la sortie de la cérémonie d'ouverture. Comme le matin sur Nova, Edouard Baer a réussi pendant ce moment prestigieux à nous mettre dans cette connivence poétique qui n'appartient qu'à lui.

Partager dans l'humour et les mots simples et beaux, des émotions, des questionnements, des plaisanteries.

Tout cela accompagné d'un pianiste, de cette musique que l'acteur s'accapare pour nous faire "ressentir", comme une musique de film. Les jurés étaient enchantés, Pierre Lescure a beaucoup aimé son moment intime avec Edouard Baer accoudés à la scène un verre de whisky à la main. Du grand art pour Monsieur Baer qui n'a pas oublié de tacler gentiment le merveilleux monde du Cinéma.

Le film d'ouverture Everybody Knows : critique mitigé

Les festivaliers étaient donc d'humeur joyeuse pour la suite des événements : le film Everybody Knows avec Penelope Cruz et Javier Bardem et réalisé par l'iranien Ashgar Faradhi mais qui se passe dans la campagne espagnole.

Une humeur parfaite pour le début de ce drame romantique, ce thriller familial. En effet, tout commence dans la joie : c'est le mariage de la petite soeur de Laura (Penélope Cruz) qui revient pour l'occasion dans son village natal. Elle a fait le voyage avec ses deux enfants. Son mari Alejandro (Ricardo Darín) lui est resté à Buenos Aires pour le travail. Les retrouvailles avec la famille et Paco, ancien ami-amant (Javier Bardem) sont chaleureuses.

On se réjouit en tant que spectateur de cet apparent bonheur. Sauf qu'il dure 25 minutes et qu'on trouve que c'est un peu surfait. Heureusement les superbes images du réalisateur arrivent à nous mettre dans une ambiance à la Vertigo d'Hitchcock, et l'excellent jeu des acteurs nous permet d'oublier cet étrange sentiment d'ennui.

Derrière, on sent bien qu'il va se passer quelque chose, un drame qui va plonger la famille dans la torpeur, puis le doute, le soupçon, la quête de la vérité. Le couple Cruz-Bardem est magnifique. Le réalisateur arrive à faire monter le suspens. Pas le meilleur film de l'année, mais un bon début de Festival.