Sur les plages, dans des appartements classieux, sur les rooftops... la fête est partout à Cannes. Mais à l'instar de ce début de Festival, on n'y vit pas grand chose. Evidemment boire une coupe de champagne, c'est sympa, même privilégié ! Croiser Gigi Hadid sur la plage Magnum, ça permet de raconter un truc à sa petite soeur ! Voir la vue d'un Cannes illuminé des toits des bars les plus prisées, c'est un souvenir délicieux. Mais on a un goût de trop peu... On a envie de faire la fêt e! On veut du kitsch, on veut du rose et des paillettes, on veut manger des barbapapas à la vodka !
"T'avais qu'à aller à la fête de Diamantino!!!" disent les yeux des 400 festivaliers invités à cette soirée déjantée, à l'image du film (présenté à la Semaine de la Critique).
Diamantino, délire du cinéma portugais
Même corps de rêve totalement imberbe que celui de Cristiano Ronaldo, même folie des grandeurs, même envie d'être un dieu du stade : Diamantino, interprété par un formidable Carlota Cotta, est le héros un peu benêt et vulnérable d'un film totalement azimuté signé par deux nouveaux venus bourrés de talent : le Portugais Gabrile Abrantes et l'américain Daniel Schmidt. Dès la première scène, les 2 réalisateurs nous mettent dans l'ambiance : l'icône du foot dribble sur la pelouse d’un grand stade.
Il va marquer. Quand tout à coup, un brouillard rose bonbon le plonge dans un délire où d'énormes chiots à poil long tentent de lui piquer la balle. Evidemment ce monde halluciné tourne au cauchemar : Diamantino manque le penalty pour gagner la Coupe du Monde 2018. Le héros devient alors la risée d'un Portugal qui l'adulait, il perd son père tant aimé et ses soeurs tentent de lui piquer sa fortune.
Mais Diamantino c'est aussi une critique d'un certaine société : crise des migrants, montée de l'extrême droite, manipulations génétiques (Diamantino a les seins qui poussent à un moment du film).
Un monde satirico-pop jusque dans le fête
Pour continuer le délire, il fallait organiser "La" fête du Festival. Producteurs et distributeurs ont donc misé sur une Villa cannoise à la Giani Versace, kitsch à souhait, pour revivre le monde loufoque de Diamantino : Lamborghini orange dans la cour d'accueil, installée tranquillement devant un poster gigantisme de Diamantino en slip.
A peine une coupe de champagne avalée, les invités ont pu jouer au bubble-foot, se parer d'écharpes de foot à l'effigie du héros du film et de fausses boucles d'oreilles en diamant à la Ronaldo. Et surtout danser au son de Jorge Neto, chanteur portugais aux pas funky à la James Brown, venu pour l'occasion. Une soirée aux thèmes d'un film : c'est ce qui manquait au Festival de Cannes pour que même certains journalistes décident d'escalader les grilles, faute de pouvoir rentrer par la porte submergée par les invités.