Pas moins de 250 photos, oeuvres de 17 photographes dont de nombreux anonymes, sont présentes pour cette exposition inédite qui retrace un pan entier de l'histoire de la lutte des noirs-Américains pour les droits civiques

En 1964, le Civil Right Act abolit les lois ségrégationnistes, dites de ' Jim Crow '. C'est le point de départ de cette exposition sous le signe du souvenir d'une histoire pas si lointaine. A grand renfort de réalisme, elle célèbre les luttes engagées par les Noirs Américains du Sud des Etats-Unis pour obtenir la reconnaissance de leurs droits civiques.

James Meredith, un symbole des droits civique

L'histoire de James Meredith est fascinante à bien des égards Il réussit la prouesse de s'inscrire à l'Université du Mississipi, en 1962 et devint le premier Noir-Américain à intégrer une université réservée aux Blancs. Quelques années plus tard, il initie, tout seul, une marche antiségrégationniste ' contre la peur Il se fera tirer dessus par un sniper blanc. Martin Luther King viendra lui rendre visite à l'hôpital et la manifestation prendra une ampleur inédite.

En 1968, suite au décès de deux éboueurs écrasés dans un compacteur à ordure, les éboueurs déclarent la grève pour protester contre leurs conditions inhumaines de travail. La phrase du révérend James Lawson, ' car au coeur du racisme se trouve l'idée qu'un homme n'est pas un homme', inspirera le slogan ' I am a man ', titre de l'exposition.

La lutte contre la pauvreté est une revendication majeure du mouvement. En 1968, une caravane de charriots tirée par des mulets part du Mississipi en direction de Washington pour alerter sur la pauvreté des Noirs-Américains. Un peu avant la marche des pauvres , le Révèrend Martin Luther King se fera assassiner mais ' The Mule Train ' a bien lieu.

Les manifestations du Ku Klux Klan : des images saisissantes

La visite culmine dans les salles consacrées aux photos de l'assassinat du leader Martin Luther King. Certaines images sont quasiment des photos de médecine légiste ou tirées de l'enquête policière. On y voit notamment le contenu de la mallette que Martin Luther King avait emporté avec lui.

Les photos de sa dépouille veillée par des anonymes laissent apercevoir la vénération dont il faisait l'objet.

Mais sans nul doute, les clichés du Klu Klux Klan sont les plus impressionnantes. Des membres en costume, visage découvert, déambulent en famille dans les rue pour instiller la terreur auprès des passants noirs. Les images de croix brûlées lors de "rallye" de nuit imprègnent les rétines et donnent des frissons.

Une exposition itinérante

Placée sous le commissariat de William Ferris, spécialiste de la culture noire-américaine et ancien ministre de la culture de Bill Clinton, cette exposition est unique en son genre. Elle commémore le cinquantenaire de la lutte pour les droits civique des Noirs-Américains et donnera lieu à de nombreux colloques.

Elle sera reprise dans des institutions prestigieuses américaines et Sud-Africaines : le Musée Fédéral (NMAAHC) à Washington et le Museum Africa, à Johannesbourg en septembre 2019.