Le gouvernement britannique, avec à sa tête Theresa May, a annoncé que le divorce avec l’Union Européenne aura bien lieu. L’article 50 a été appliqué le 29 mars, et donnera lieu à plusieurs semaines de négociations. Cette sortie du Royaume-Uni va avoir de nombreuses répercutions sur l’Union Européenne, notamment sur une partie de la population qui avait pour habitude de faire la navette entre l’île outre-manche et le continent européen. Hind Bard fait partie de ces milliers de « commuters », en français navetteurs. Ce terme définit les personnes qui pour des raisons professionnelles sont amenées à faire de longs trajets en voiture ou transports en commun pour se rendre de leur domicile à leur travail.
Personnel navigant commercial pour la compagnie aérienne américaine United, cela fait 10 ans que Hind fait la navette entre son domicile à Tours (Indre-et-Loire), et son bureau à l’aéroport de Heathrow à Londres. Avec ses 25 ans d’ancienneté dans la compagnie, elle est devenu une habituée des longs trajets pour se rendre sur son lieu de travail: « Lorsque j’ai été muté à Narita (aéroport de la banlieue de Tokyo) après la fermeture de la base de Paris, je me suis installé à Hong-Kong avec ma famille et faisais la navette entre les deux pays ».
Qu'est ce que le Brexit pourrait changer ?
Avec l’activation programmée de l’article 50 du traité de Lisbonne, Hind-lise va voir sa situation de travailleur étranger au Royaume-Uni changer.
Comme les négociations ont débuter le 29 mars, les réformes suivantes ne restent que des suppositions évoqués par les médias, auxquelles la commuteuse prête une grande attention. «Jamais je n’aurais pensé un jour que le Royaume-Uni puisse sortir de l’Union Européenne. On ne sait pas du tout à quoi s’attendre » confie-t-elle.
C’est pour son statut de travailleur étranger que Hind a de grandes préoccupations. Comme certains pays d'Europe tels que la Suisse, la Grande-Bretagne pourrait imposer aux ressortissants étrangers l'obligation d'obtenir un permis de travail. Il est impossible de déterminer pour le moment si les ressortissants Français seront touchés par cette mesure.
Le Brexit va aussi peser de tout son poids sur les moyens de transport qui vont relier le Royaume-Uni et le continent européen. En avion, via l'Eurostar ou en bus avec les nouvelles lignes ouverte courant 2016, Hind connait par coeur le trajet et particulièrement les contrôles à la frontière: « Avant il suffisait de présenter sa carte d’identité française ou son passeport français pour aller en Angleterre, après le Brexit on commence à parler de visas pour se rendre dans le pays ». La politique dans le domaine de la délivrance de visas va être affectée par le divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne. Cependant, il y a très peu de chances que les Français qui souhaitent s'expatrier outre-Manche soient directement affectés.
Employée par une compagnie américaine, Hind pourrait voir la base de Londres fermer ou n’employer que des ressortissants britanniques avec l’annonce du Brexit. Malgré la hantise que provoque la sortie du Royaume-Uni pour nombre de personnes qui font la navette entre les deux pays (en 2011 on estimait à 69 000 le nombre de navetteurs entre le Royaume-Uni et la France) et les premières hypothèses émises sur leur avenir; rien n’est encore fait. Le 29 mars était la date à laquelle Theresa May a officiellement invoquée l’article 50 du traité de Lisbonne, mais ce ne sera pas avant l’horizon 2020 que les changements seront opérés. Après avoir reçu la lettre de Theresa May, le président du Conseil européen Donald Tusk devra distribuer aux gouvernements des 27 pays membres restants un document exposant les grandes lignes directrices des négociations. Pas de menace imminente donc pour Hind qui va "attendre et suivre de près le déroulement des négociations".