Ce fut un Attentat assez soigneusement préparé, car outre le conducteur du camion volé, il y aurait eu, dans la principale artère piétonne de Stockholm, au moins deux autres tireurs (selon des témoignages qui restent à confirmer), et la remorque avait été piégée. Mais d'une, la charge n'a pas explosé, de deux, le conducteur n'était pas un professionnel du transport routier, comme lors de l'attentat de Jérusalem, et de trois : quatre, c'est le nombre des présumés djihadistes, complices du conducteur, qui viennent d'être arrêtés par la police suédoise.

Il serait particulièrement déplacé (et même odieux) de dresser un bilan quatre contre quatre (morts, un Britannique, une Belge, deux Suédois, et arrestations), mais force est de constater qu'heureusement, l'opération djihadiste est, de leur point de vue, un quasi-fiasco. Pourquoi, essentiellement ? Parce que le djihadiste de 39 ans, père de quatre enfants, un Ouzbek antérieurement repéré par la police suédoise, grimpe dans la cabine à hauteur du bar Caliente Tapas se faisant livrer de la bière. Il fonce ensuite sur la grande artère Drottninggatan. Mais il est suivi par un automobiliste qui pressent le drame et actionne son avertisseur, alertant les passants. Et s'il réussit son premier virage pour renverser des piétons, il rate celui de sa sortie vers la gare centrale et finit dans la vitrine du centre commercial Ahlens.

Cette action terroriste aurait pu faire autant de morts que l'attentat du 14 juillet 2016 (86 morts), à Nice, il n'en a, non pas rien, mais relativement fort peu, été.

Frappé d'expulsion

Le djihadiste conducteur logeait dans un immeuble qui était le siège d'une entreprise de nettoyage de locaux… mais aussi de blanchiment d'argent finançant le califat de Daesh ou d'autres entreprises djihadistes.

Mais le dispositif de signalement a bien fonctionné et il fut repéré deux fois, en deux endroits, par deux civils qui ont alerté rapidement les policiers. D'autres interpellations ont sans doute permis de remonter aux trois présumés complices, arrêtés dans une voiture. De plus, de vastes opérations de ratissage ont été menées dans une banlieue de la capitale.

Près de 500 personnes ont été contrôlées. À chaque attentat en Europe, des voix de politiciens s'élèvent pour dénoncer l'insuffisance des mesures policières. Sans jamais relever que maints autres attentats ou attaques ont été déjouées à l'avance ou des neutralisations rapides ayant évité des victimes. Il subsiste cependant que, oui, outre les nationaux convertis (cas des deux meurtriers de l'attaque de Saint-Étienne-du-Rouvray et d'autres), on trouve parmi les auteurs nombre de réfugiés. Mais ce n'était pas forcément tout à fait le cas de cet Ouzbek, originaire d'un pays très majoritairement musulman, sous régime dictatorial s'appuyant sur le clergé. L'homme avait vu sa demande d'asile refusée et en décembre 2016, il lui avait été signifié qu'il devait quitter la Suède sous un mois.

Depuis, il n'était plus localisable et la police le recherchait depuis le mois dernier. Mais pratiquement rien ne peut empêcher des attentats de ce genre, quels qu'en soit les auteurs, de toutes origines ou provenances...