Révolution à l'ONU ? Mercredi, le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, a proposé à la France de renoncer à son siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies. Une demande qui peut paraître, à première vue, très surprenante. Mais l'objectif d'un tel renoncement serait de transformer ce siège français en siège de l'Union européenne. Cela permettrait ainsi à l'UE de s'exprimer d'une seule et même voix au sein de cette assemblée, face aux autres grandes puissances.

Olaf Scholz, qui s'est exprimé à Berlin, a reconnu qu'il ne sera pas facile de convaincre la France d'accepter une telle demande.

Mais le ministre allemand a mis en avant la nécessité pour l'Union européenne de se faire entendre sur la scène internationale. Un argument suffisant pour convaincre Emmanuel Macron ?

L'Allemagne membre non-permanent pour deux ans

Olaf Scholz, qui est à la fois ministre des Finances mais aussi vice-chancelier, a suggéré que la France puisse devenir 'ambassadrice permanente de l'Union européenne auprès des Nations Unies'. Une forme de titre honorifique censé mieux faire passer la pilule d'une perte du siège permanent au conseil de sécurité de l'ONU.

Côté français, prendre une telle décision pourrait être vu comme une perte de souveraineté. Pour Emmanuel Macron, ce serait forcément un risque important à seulement quelques mois des prochaines élections européennes, une échéance électorale lors de laquelle le président de la République pourrait être défait.

L'Allemagne envoie ce message alors qu'elle va démarrer, au mois de janvier, un mandat de deux ans en tant que membre non permanent du conseil de sécurité de l'ONU.

Les pays émergents veulent aussi leur place

Actuellement, la France siège aux côtés des États-Unis, du Royaume-Uni, de la Chine et de la Russie en tant que membre permanent de ce conseil de sécurité.

Mais de plus en plus de pays estiment qu'il est nécessaire de réformer le système afin d'ouvrir la porte à de nouvelles puissances. Parmi elles, l'Inde, le Brésil ou encore le Japon.

Voir un siège occupé au nom de l'Union européenne serait forcément une révolution et un message fort envoyé à la Russie et aux États-Unis. L'UE s'affirmerait ainsi comme un troisième bloc politique fort et surtout indépendant, moins soumis à l'influence russe ou américaine. Mais prendre une telle décision sera forcément long. Car pour cela, il faut convaincre la France... et sans doute les Français.