Nouveau coup d'arrêt pour le Brexit. Lundi, Theresa May a décidé de repousser le vote parlementaire crucial portant sur l'accord sur le Brexit. May a admis que la décision de retarder le vote avait été prise après qu'il était devenu évident qu'elle le perdrait « de beaucoup ». Elle va maintenant retourner voir les dirigeants de l'Union européenne pour leur demander de nouvelles assurances.

La Première ministre a déclaré à la Chambre des communes du Royaume-Uni qu'elle avait écouté « très attentivement ce qui avait été dit dans cette enceinte et en dehors », une déclaration qui a suscité les rires et les moqueries des députés.

May a admis « qu'il reste une inquiétude généralisée et profonde » sur le backstop d'Irlande du Nord. Le backstop est un arrangement visant à garantir qu'il n'y aura pas de retour à une « frontière dure » entre l'Irlande, qui restera partie de l'Union européenne après le Brexit, et l'Irlande du Nord lorsque le Royaume-Uni quittera le bloc en mars prochain.

Theresa May en difficulté

Le chef du Parti travailliste de l'opposition, Jeremy Corbyn, a qualifié son accord de « marché bâclé » avant d'ajouter que « notre pays mérite mieux que cela ». Le leader de la Chambre, Andrea Leadsom, a confirmé que le vote ne faisait plus partie du calendrier de vote de la Chambre après la déclaration de Theresa May.

Au cours des dernières semaines, May avait tenté de gagner le soutien de son propre camp autour de cet accord. Mais un grand nombre de ses propres députés du Parti conservateur s'y étaient opposés, rendant un vote favorable impossible. L’incertitude sur l’avenir du Brexit a provoqué une chute brutale de la livre sterling à son niveau le plus faible depuis un an et demi, lundi.

Les parlementaires britanniques étaient censés avoir la possibilité d’approuver ou de rejeter l’accord lors d’un « vote constructif » à la Chambre des communes mardi soir.

Le Parlement européen s'agace

Dans un message sur Twitter, le négociateur en chef du Parlement européen pour le Brexit, Guy Verhofstadt, a exprimé sa frustration face au blocage du vote.

« Ce retard aggravera encore l'incertitude des particuliers et des entreprises. Il est temps qu'ils se décident ! », a-t-il lancé à l'adresse des parlementaires britanniques.

Mais force est de constater que du côté du Royaume-Uni, rien ne semble vraiment presser pour trouver un accord qui verrait enfin les Britanniques quitter l'Union européenne.