Après l’évasion mercredi dernier de l’hôpital psychiatrique Gérard Marchant, à Toulouse, de Jérémy Rimbaud, dis « Le cannibale des Pyrénées », un patient s'est de nouveau évadé du même établissement, ce dimanche 23 janvier, avant d'être repris par les forces de l'ordre en début de soirée. La question de la sécurité dans ce type d'établissement se pose.
Les faits
C’est en fin d’après-midi, ce dimanche 23 janvier, qu’un homme s’est évadé de l’hôpital psychiatrique Gérard Marchant, à Toulouse. Interné au sein de cet établissement, après deux meurtres et l’agression d’un homosexuel, ce patient "stabilisé" et "en zone ouverte", selon un employé de l’hôpital, souhaitait vraisemblablement rendre visite à des patients en appartements thérapeutiques, près de la route de Seysses.
C’est dans ce même secteur qu’il a pu être interpellé par les forces de l’ordre en début de soirée. La direction de l’hôpital n’a pas souhaité s’exprimer sur cette évasion, toutefois, les syndicats de l’hôpital estiment que la prise en charge médicale actuelle de ces patients n’est pas satisfaisante. Suite à cette nouvelle évasion, l’ARS Occitanie à indiquée dans un communiqué que "le signalement ce dimanche d’une seconde fugue de patient a conduit la direction générale de l’ARS Occitanie à diligenter une mission d’inspection sur site, pour s’assurer de la conformité de la prise en charge de ces patients, au cours de leur séjour dans cet établissement spécialisé au regard de la réglementation en vigueur".
L’ARS Occitanie précise également dans ce même communiqué qu’elle avait déjà diligenté « une enquête administrative et la transmission d’un rapport » suite à l’évasion, dimanche dernier, de Jérémy Rimbaud.
Qui est Jérémy Rimbaud ?
Né en 1987, à Tarbes (Hautes-Pyrénées), c’est en 2010, alors qu’il est caporal au régiment d'infanterie chars de marine (RICM) de Poitiers, que Jérémy Rimbaud, ainsi âgé de 23 ans, est envoyé en Afghanistan pour une durée de 6 mois, entre 2010 et 2011.
C’est sur ce terrain d’intervention que Jérémy Rimbaud développera un stress post-traumatique après avoir vu ses compagnons d’armes disparaître dans d’atroces conditions. À la fin du mois d’octobre 2013, Jérémy Rimbaud quitte l’armée après ce diagnostic de stress post-traumatique. Le jeudi 14 novembre 2013, après quelques jours d‘errance, Jérémy Rimbaud arrive à Nouilhan, petit village d’environ 200 habitants, près de Tarbes.
C’est dans ce hameau tranquille qu’il va alors tuer à coups de barre de fer un homme âgé d’environ 90 ans, puis se livrer à des actes de barbaries, en l'occurrence du cannibalisme, en consommant des parties du corps de cet homme. Reconnu irresponsable de ses actes, Chantal Firmigier-Michel, la procureure de Tarbes à cette époque, déclarait à son propos des « mécanismes délirants », une « abolition des facultés mentales » et qu’il aurait commis ses actes "en plein délire mystique ». Lui-même parlera aux magistrats instructeurs « d’une force intérieure qui le domine, de commandes qu’il écoute, de messages qu’il perçoit à travers des films, des panneaux publicitaires ou des panneaux de signalisation".
Il sera placé dans un hôpital à Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées, puis interné à l’unité psychiatrique de Cadillac, en Gironde. Transféré quelque temps plus tard à l’hôpital Gérard Marchant de Toulouse où « on n'enferme pas, on soigne », selon les syndicats de cet hôpital, c’est donc de cette unité de soin que s’est évadé Jérémy Rimbaud, ce mercredi 19 janvier, avant d’être repris en début de soirée ce même jour, après avoir agressé une dame de 73 ans. Légèrement blessée, cette dame déclarera "Je sortais pour promener mon chien, j'ai entendu quelqu'un courir, je me suis retournée et c'était ce type qui arrivait avec un énorme bâton levé. Et là, il a commencé à me tabasser". C’est un riverain du quartier des Chalets, dans le centre de Toulouse, armé d’un fusil non chargé, que Jérémy Rimbaud tentera de lui arracher, qui réussit finalement, aidé d’autres passants, à maîtriser l’individu.
"Il se trouve que j'ai chez moi une arme factice, qui me permet de pouvoir intervenir et d'essayer d'intimider l'agresseur", a expliqué cet habitant ajoutant "J'étais sans doute sous le coup de l'adrénaline, je lui ai ordonné de se mettre à terre, j'avais cette arme factice qui me permettait de le tenir un peu en joue et en respect". Blessé à coups de crosse et maintenu au sol, Jérémy Rimbaud sera finalement pris en charge par les pompiers et interpellé sur place par les forces de l’ordre.
Nous laisserons les derniers mots au père de Jérémy Rimbaud, qui déclarait en 2013 « Il n’y a rien à expliquer. Nous sommes une famille normale. Nous avons élevé Jeremy normalement, sans problème particulier. Je ne comprends pas, personne ne comprend, personne ne peut comprendre. C’est trop horrible. ».