La France organise à Paris, le 15 janvier, une réunion internationale pour la paix au Proche-Orient. Elle interviendra après que les États-Unis se soient abstenus sur la résolution 2334 des Nations-Unies condamnant les colonies israéliennes en territoires palestiniens et désormais une semaine après l’Attentat au camion de Jérusalem, que le Hamas a salué sans clairement le revendiquer. Cet attentat dont le bilan est de quatre jeunes élèves-officiers de Tshala, est le fait d’un Palestinien, Fadi al-Qanbar, un temps emprisonné, et dont le Hamas semble souligner l’appartenance à son mouvement.

L’attentat s’est produit non loin du siège de la délégation des Nations unies à Jérusalem mais aussi du consulat américain que l’administration Trump pourrait vouer à devenir le siège de l’ambassade après transfert d’une partie des personnels et équipements de l’actuel bâtiment de Tel Aviv. Le Hamas a incité ses partisans à renforcer la résistance et relancer l’intifada. Divers porte-paroles du Hamas ont diffusé des appels à s’en prendre aux Israéliens. La conférence de Paris s’ouvrira donc sous de lourds auspices.

Boycott israélien

Dès l’annonce de l’organisation de la conférence, divers ministres israéliens ont critiqué cette initiative qui devrait réunir divers ministres des Affaires étrangères de pays soutenant la tenue d’une conférence internationale pour la paix au Proche-Orient.

Le gouvernement israélien a condamné et fait savoir qu’il s’en tenait à des négociations directes avec les Palestiniens. Dès les minutes ayant suivi l’attentat de Jérusalem, les critiques ont redoublé. Contre les médias qui, telle la BBC, emploient le terme de ‘’conducteur’’ au lieu de ‘’terroriste’’ pour désigner son auteur, contre les Palestiniens en général et la tenue de la conférence.

John Kerry, qui devrait venir à Paris, et Barrack Obama, sont aussi vivement critiqués. Israël redoute qu’à l’issue de la conférence, moins de cinq jours avant la prestation de serment et l’installation de Donald Trump dans le Bureau ovale, les États-Unis entérinent ses conclusions devant le conseil de sécurité des Nations unies.

Voici quelques jours, Avigdor Lieberman, ministre israélien de la Défense, avait commenté : ‘’Au lieu du capitaine Dreyfus, c’est tout le peuple d’Israël qui se retrouvera sur le banc des accusés à Paris, face à un tribunal anti-israélien chargé de nous porter préjudice’’. De son côté, la Russie, selon le Jerusalem Post et l’Autorité palestinienne, voudrait servir de truchement en vue d’œuvrer à une réconciliation entre le Hamas et le Fatah, ce à Moscou et en marge de la conférence de Paris.

Un choix significatif ?

Le Hamas prédomine dans la bande de Gaza et le Fatah en Cisjordanie. Faire perpétrer un attentat-suicide à Jérusalem, s’il s’agit bien d’une initiative du Hamas exécutée par l’un de ses militants, revêt une signification particulière.

L’attentat-suicide au camion-bélier a d’ailleurs été précédée de diverses échauffourées opposant des Palestiniens et des colons israéliens dans des localités proches de Jérusalem. Toutefois, tout en désignant le terroriste comme l’un de ses anciens ‘’moudjahidines’’ et en le qualifiant de héros, le Hamas ne revendique pas clairement lui avoir donné l’ordre de commettre l’attentat. Selon l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Vladimir Poutine aurait invité Benjamin Netanyahu a participer à des discussions à Moscou. Il convient de relever aussi que le Hamas a renoué récemment avec l’Iran en dépit du soutien de miliciens palestiniennes au régime syrien. Dans un premier temps, Benjamin Netanyahu avait estimé que ‘’l’assaillant (…) soutient l’État islamique’’.

Mais Shuli Mualem, du parti Le Foyer juif, a attribué la responsabilité de l’attentat à l’Autorité palestinienne. Il reste difficile de se prononcer sur les conséquences à moyen terme de cet attentat et sur les réactions du gouvernement israélien…