Ou quand The Donald voulait bouter l'éoliennes hors d’Écosse… L’ex-Premier ministre écossais a commenté trois lettres que Donald Trump lui avait adressées. Diplomatiquement, Alex Salmond, pour BBC Today, a souhaité que l’accession à la présidence transformera Donald Trump, un ‘’caractériel’’ (ô combien impulsif) qui ne supporte pas les divergences d'avis et encore moins qu’on lui dise non. Tout débuta pourtant bien entre Donald Trump, aménageur d'un golf en Écosse, et Alex Salmond. Ce dernier fit du magnat de l’immobilier une sorte de consul ou chargé d’affaires commercial pour l’Écosse.

Tout se gâta (très fort) quand l’Écosse se dota de parcs d’éoliennes, dont l’un peut être aperçu depuis le golf de Menie (Aberdeenshire) de Trump Organisation. Il y eut des missives et des mots échangés. Puis deux procès perdus par The Donald. Ce n'est pas oublié car une délégation de l’Ukip auprès de Trump s’est faite seriner sur le sujet. Il faut sauver l’Écosse de l’invasion des moulins à vent électriques, a répété Donald Trump. ‘’Les éoliennes sont sa bête noire (…) il nous a dit qu’il fallait tout tenter pour les éliminer’’, ou les transférer au large, a confié Andy Wigmore, qui fut reçu avec l’ex-dirigeant de l’Ukip, Nigel Farage.

Trump et l’obsession éolienne

Outre l’aversion que l’esthète de la Maison Blanche éprouve à la vue d’éoliennes existe la conviction qu’elles entraînent des déficits et révulsent les investisseurs du monde entier.

D’où les diatribes subies et les imprécations incendiaires des courriers de Donald Trump à Alex Salmond. Il faut ‘’sauver’’ — contre elle-même — l’Écosse de cette mortifère menace. The Donald l’exprime en termes moins choisis, beaucoup plus directs. ‘’Avec l’installation sauvage de ces monstres, vous ferez plus de dégâts à vous seul que tout ce qu’a jamais pu subir l’Écosse (…) Voulez-vous, pour l’éternité, rester Alex le Fou, celui qui a détruit l’Écosse ?

’’. Je résume, en passe, et des meilleures. Donal Trump a utilisé tous les arguments possibles. L’énergie éolienne sera ruineuse pour la brave Écosse, pillée par des compagnies étrangères qui implantent des horreurs fabriquées en Chine (en fait, en Suède ou sur place). C’est peut-être faire peu de cas qu’en fins de semaines, la production excède les besoins de tout le pays et que, parfois, sa voisine l’Angleterre dépend aussi des apports écossais.

Mais glissons. Le vent mauvais des éoliennes dissuade tout investisseur étranger, une Écosse défigurée ne pourra accéder à l’indépendance, elle sera totalement ruinée. The Donald en appelle même aux mânes de sa mère, Mary MacLeod, une Écossaise. Il n’a pas paraphrasé la fameuse saillie de son prédécesseur Gerald Ford sur Lincoln, comme quoi, si sa mère était encore vivante, elle se retournerait dans sa tombe (‘’if Lincoln was (sic, le cond. were s’impose) alive today, he’d roll over in his grave…’’), mais il s’en fallut de peu. ‘’Votre économie tournera à la décharge [à ordures] du tiers-monde que les investisseurs fuiront (…) Votre rêve d’indépendance, ce sera Autant en emporte le vent’’. De toute façon, en cinq ans, elles rouilleront, ces hideurs, na !

Reste à découvrir les autres lettres, adressées à divers ministres britanniques pour solliciter leur intercession auprès d’un ‘’dérangé’’ (Alex Salmond) maudit jusqu’à l’ixième génération par ses compatriotes. Les sommations étaient parfois accompagnées d’articles de presse barrées d’un ‘’LIS ÇA !’’ à l’encre verte, en lettres capitales. Parfois, The Donald maniait la carotte : ‘’je serai le cheerleader de l’Écosse si vous renoncez’’. Le plus souvent, ce fut le bâton, en vain. Les éoliennes emportent l’Écosse vers l’oubli, la désertification, l’exode, l’abandon, &c. Le pire, c’est que le désormais président étasunien n’en démord pas. On se demande donc comment il s’adressera à ses collaborateurs, et surtout aux chefs d’États étrangers. ‘’Eh, mon pote, tu dérailles ? Gaffe, j't’envoie ma flotte et mes missiles !’’ ? Risible, si ce n’était si terrifiant