C’est un Ouzbek, Adulkadir (ou Abdülgdir) Masharipov, qui avait endeuillé Istanbul lors de la nuit du Nouvel An, provoquant la mort de 39 personnes, et près de 70 blessés, des Turcs et des étrangers (au moins 27), majoritairement du Moyen-Orient. Il a été arrêté en compagnie de son fils, âgé de quatre ans, et de cinq autres personnes, dont trois femmes, dans une demeure de Silivri, à Esenyurt, sur la rive européenne, proche de l’aéroport international d’Istanbul. L’habitation est celle d’un Kirghiz dont l’identité n’a pas été révélée. Pour les autorités turques, la tuerie du club Reina a été le fait d’une véritable organisation ayant soigneusement planifié la tuerie.

La police a retrouvé 150 000 dollars dans la planque du terroriste, et la question d’un acte commandité, exécuté par un mercenaire, et non pas un djihadiste, se pose avec une nouvelle acuité. C’est l’opinion qui prévaut désormais en Turquie. Mais les liens avec Daesh, qui a revendiqué avoir inspiré cette tuerie, semblent établis. Les forces de police turque ont aussi arrêté une vingtaine de personnes à Izmir et dans ses environs, et déterminé que Daesh était en contact avec divers d’entre eux et le tueur. L’un des suspects, se proclamant syrien, serait en fait un Marocain. Adulkadir Masharipov s’était établi en Turquie au début de l’an dernier. Il se faisait appeler aussi Ebu Muhammad Horasani.

Il aurait deux enfants. Des dizaines de personnes ont été interpellées par la police dans les jours ayant suivi le Nouvel An. Dont l’épouse du meurtrier, qui a nié avoir le moindre élément sur les motivations de son mari.

Un portrait largement diffusé

Masharipov était arrivé à Istanbul vers le 15 décembre. C’est en taxi qu’il s’est rendu à la boîte de nuit Reina, tuant systématiquement, après avoir abattu un policier et un passant se trouvant près de l’entrée de la discothèque.

À l’intérieur, environ 600 personnes se trouvaient et Masharipov a pu recharger son arme et achever froidement des blessés. Diverses caméras ont pu fixer son visage et il était très activement recherché. C’est un renseignement qui aurait permis de la localiser voici quelques jours. La police a préféré différer l’assaut pour surveiller qui entrait et sortait de la demeure.

Le quotidien pro-gouvernemental Daily Sabah a publié diverses photos, dont celles de deux femmes arrêtées. C'est la première fois en Turquie que l'auteur d'un attentat revendiqué par Daesh est pris vivant. Les autres personnes arrêtées, selon Haberler, seraient de nationalités kirghize, égyptienne, sénégalaises et somalienne. C'est notamment les déplacements des Africaines qui auraient attiré l'attention.