Si l'on s'en tient à sa définition brute, "le revenu de base est un revenu versé par une communauté politique à tous ses membres, sur une base individuelle, sans conditions de ressources ni obligation de travail". Certains y voient une avancée sociale majeure, pendant que d'autres hurlent à l'assistanat. Selon plusieurs études, l'Etat français devrait débourser jusqu'à 400 milliards d'Euros par an (soit un cinquième du PIB du pays). Les défenseurs du revenu de base, également appelé Revenu universel, le financeraient par un transfert des prestations existantes, la fusion de nos systèmes de chômage, d'allocations et de retraites, mais aussi la création pure et simple de monnaie, la taxation foncière, une augmentation des impôts pour les catégories les plus aisées, ou la redistribution des revenus tirés de nos ressources naturelles.
Plusieurs pays et territoires ont déjà expérimenté le versement d'un revenu s'apparentant au revenu de base. Pour autant, aucun pays européen n'a, pour le moment, passé le cap, bien que les réflexions médiatiques sur ce sujet soient de plus en plus nombreuses. Outre-Atlantique, l'Alaska Permanent Fund est alimenté chaque année par les revenus miniers et pétroliers, puis redistribué. De 900 $ par an et par résident en 2013, la somme est passée à 1884 $ en 2014. De même, en Caroline du Nord, ce sont les revenus issus d'un casino qui sont reversés à une tribu amérindienne.
Au Canada, une expérimentation a eu lieu à l'échelle de la ville de Dauphin dans les années 70. De leur côté, les Etats-Unis ont mené quatre tentatives entre 1968 et 1982.
Lors de chacune de ces expériences, les populations n'ont montré qu'un très faible désintérêt au travail. Les taux d'hospitalisation et de criminalité ont même baissé.
Un succès en Inde
L'Etat indien, en partenariat avec l'UNICEF, verse 200 roupies par mois par adulte, et 100 roupies par enfant dans plusieurs villages ruraux depuis 2011.
Les résultats scolaires des enfants concernés ont augmenté de 68%, et le nombre de créations d'entreprises de 100%. Le Brésil teste aussi le revenu universel dans la région de Quatinga Velho, mais avec des montants faibles, permettant à peine de subvenir aux besoins vitaux.
A l'échelle d'un pays dans sa totalité, l'Iran se distingue depuis fin 2010 en versant à chaque citoyen 40 $US par personne tous les mois. Cette somme remplace les allocations jusqu'ici allouées aux besoins alimentaires et électriques.