Comparez : "Je m'en remets désormais au seul jugement du suffrage universel" (François Fillon, 15 fév. 2017), et "Je suis ici pour faire passer mon message directement au peuple" (Donald Trump, 16 fév. 2017). Non, Donald Trump, qui vient de tenir une très longue conférence de Presse (90 min) n'a pas évoqué la "misogynie" des médias que François Fillon imputait au Canard enchaîné. Mais pour le reste, c'est tout comme, quasiment du plagiat. Donald Trump dénonce le "niveau de malhonnêteté hors de contrôle" de la presse et des médias. Ils sont "le parti de l'opposition" propageant "de fausses informations".
"La presse est devenue si malhonnête que, si nous n'en parlons pas, cela dessert énormément le peuple américain". Car les médias "ne parlent pas pour le peuple mais pour les intérêts particuliers et pour ceux qui profitent d'un système cassé de manière très, très évidente". Pas d'Emmanuel Macron outre-Atlantique, mais assurément nombre de François Bayrou dans les rangs du parti démocrate.
Pas d'Axa, mais la Russie
Alors qu'Emmanuel Macron s'inquiète de ce que Russia Today et Sputnik News lui tailleraient des costumes sur mesure, mettant en avant François Fillon ou Marine Le Pen, Donald Trump dément tout coup de pouce des organes officieux du Kremlin. "Vous pouvez dire tout ce que vous voulez sur la Russie, ce sont de fausses informations fabriquées pour compenser la défaite des démocrates, et la presse joue le jeu".
Et Donald Trump ajoute, tel un François Fillon assurant avoir gracieusement donné des conférences et prononcé des discours en Russie, "je ne possède rien en Russie. Je n'ai pas de prêts en Russie [ndlr. comme Marine Le Pen]. Je n'ai aucun accord en Russie. Je n'ai rien à voir avec la Russie". C'est tout juste s'il ne dit pas ne s'y être jamais rendu.
Les avocats de François Fillon dénoncent le parquet financier qui favoriserait des fuites en direction de la presse ? "Les fuites sont réelles, mais les informations sont fausses" déclare Donald Trump, mais "je pense que vous verrez que cela va cesser parce que maintenant notre équipe est en place". D'ailleurs, son administration est soudée, fonctionne comme l'armée de généraux de François Fillon, "comme une machine bien réglée".
Le pays est dans un état désastreux, non pas du fait du bilan de François Hollande, mais de celui de Barack Obama. Et qu'importent les démêlés judiciaires, Donald Trump va avancer de nouvelles propositions, et c'est de cela, et non d'éventuels cafouillages, dont la presse devrait parler. Quant à la sécurité sociale, enfin, pardon, à la question de l'Obamacare, on l'avait mal compris. Son administration en est "aux derniers stades" de sa réflexion approfondie. Un peu comme François Fillon qui, en rubrique StopIntox du site Fillon2017, s'insurge : "Quand la gauche et l'extrême-droite soupçonnent François Fillon de vouloir privatiser l'assurance maladie et diminuer les remboursements". Nullement, on les a mal compris.
Donald Trump emploie sa fille et son gendre à la Maison Blanche ? Oui, mais bénévolement (ou pour presque rien), et pour un réel travail. C'est un peu ce que dit Me Kiril Bougartche, avocat de Marie Fillon, car la presse gonfle le communiqué du parquet financier qui est "un non-événement absolu". Donald Trump a aussi évité d'évoquer les manifestations qui se poursuivent. Au moins, François Fillon peut-il espérer que les rassemblements de dimanche prochain (peu annoncés par la presse) ne prendront pas l'ampleur de ceux des États-Unis. On donne le rayonnement de la France terni ? Que nenni, François Fillon donne le ton à Donald Trump. Et que dire de Melania Trump qui calque sa conduite, en restant à New York, sur celle de Penelope Fillon (présumée recevoir le bon peuple au château de Beaucé), si discrète. Pas de Melaniagate en vue. Un Ivankagate pour faire le pendant du Penelopegate, peut-être ?