François Fillon s'est déclaré favorable à une participation d'Emmanuel Macron dans son équipe gouvernementale. On ne sait si le futur Premier ministre de Marine Le Pen ou le chef de l'État de 2017, nommant on ne sait quel Premier ministre, imposera au locataire de Matignon un dénommé Emmanuel Macron… C'est compliqué, on s'emmêle. Toujours est-il que François Fillon a laissé envisager qu'Emmanuel Macron était Famille Fillon compatible. ''Si Emmanuel Macron veut venir dans mon gouvernement, je ne suis pas contre." Boutade, peut-être, mais quelque part, François Fillon envisage bien d'être Premier ministre, avec Marine Le Pen à l'Élysée, une présidente du Front national devenue celle de la France et appelant François Fillon, chef de la majorité gouvernementale, issu des élections législatives, au portefeuille de Premier ministre… Libre de son livre comptable et d'embaucher épouse, fils, filles, et Julien Grousset, &c., à émarger (contrairement à ce qui se pratique au Palais Bourbon, à Matignon, comme au Parlement européen, il faut occasionnellement pointer).
François Fillon qui, après avoir surgonflé son cabinet quand il était Premier ministre, veut à présent un entourage restreint. Il considère qu'Emmanuel Macron, issu de la ''société civile'' (des bas-fonds de la plonge dans les restaurants, de la cohorte des livreurs de plats refroidis, des boueux, des messieurs-pipis de la mairie de Paris ?), serait un ministre ''technicien'' comme il y en a tant eu. Non point Pierre Bérégovoy, mais Simone Veil, Claude Allègre (le climatosceptique récemment repenti à demi), Hubert Curien ou l'ex-maréchal des logis Pierre Messmer. Et Bernard Tapie, et Xavière Tibéri ? Puant le pâté ? En tout cas, le Penelopegate relèverait du lointain passé.
Calomnie et basses médisances
Devant un aréopage d'entrepreneurs, genre livreurs de pizzas, autoentrepreneurs donnant des cours particuliers, femmes de ménage, François Fillon a fait état d'une ''opération de calomnie très professionnelle, d'une extrême ampleur, sans précédent sous la Ve République''. Pas depuis l'assassinat du prince de Broglie, quand même ?
Bruno Retailleau, qui a eu accès à l'ensemble des 15 comptes de la famille Fillon (sinon, comment se prononcer ?), considère que les choses sont claires, et que 2F Conseil n'a rien perçu de Vladimir Poutine. "Les choses ont été parfaitement transparentes, déclarées à la Haute-Autorité'' a affirmé l'homonyme de Ghislaine Retailleau.
Bon, on comprendra qu'Emmanuel Macron et François Fillon sauront s'entendre sur les frais de bouche des ministères, chacun ayant su démontrer les utiliser à bon escient. Le Sarthois de l'étape présidentielle, grand féministe, traitant son épouse mieux que son attaché parlementaire masculin (mais bizarrement beaucoup mieux que son attachée parlementaire de terrain), veut débaucher Emmanuel Macron. Et rien pour Madame, Brigitte Trogneux ? Eh, trois enfants, six petits-enfants. Pas un seul coup de pouce pour les chocolatiers amiénois ? Aucun arrangement pour l'extension de la propriété familiale du Touquet ? C'est bien beau de lancer au plafond des appels du pied, mais il faut entrer dans les détails.
Faire des gestes. Tenez, une suggestion. Les Pièces jaunes de Douillet et Chirac, Bernadette (voitures de fonction, voyages, bureaux, frais de réception). Ou une autre fondation. Entre familles nombreuses et heureuses, on se comprend, non ? Pour le moment, ce serait plutôt Emmanuel Macron qui pourrait embaucher François Fillon à l'éminente tâche de délivrer la médaille de la Famille française aux mères méritantes de familles nombreuses. Au moins, Penelope pourrait figurer sur la photo et justifier de ses rétributions. La démocratie, libérée, délivrée des clans, telle la Reine des neiges, pourrait enfin se consacrer à l'essentiel : qui des deux est la mieux attifée ? Penelopegate : le bas filé de Penelope, le fourreau impeccable de Brigitte.