La constitution même de l’Europe ne fut pas démocratique. En 2004, pour entrer en vigueur, la constitution européenne devait être ratifiée par tous les États membres. Les référendums de certains pays qui font obstacle sont détournés, l'Union Européenne ne pouvant faire adopter à l’unanimité cette constitution, les chefs d'État et de gouvernement européens signent alors, en 2007, le traité de Lisbonne qui entrera en vigueur en 2009. Cette constitution donne au Parlement européen des pouvoirs législatifs comparables à ceux du Conseil des ministres, mais sans contre pouvoir.
L’article 123 du Traité de Lisbonne stipule que les états signataires n’ont plus le droit de se financer directement et à taux zéro auprès de leur banque centrale ou de la BCE. Ils sont obligés d’emprunter aux banques privées aux taux qu’elles décident, alors même qu’elles se financent actuellement elles-mêmes à un taux quasi nul auprès de la Banque Centrale Européenne ! Emprunter aux banques privées à des taux élevés garanti que la dette reste insurmontable et le seul intérêt est de presser toujours plus le citron des citoyens qui doivent renflouer, pour enrichir toujours plus les banques, qui du reste, se servent des crises pour racheter toujours plus d'entreprises au rabais... La concentration du capital est légale, le système juridique mis en place vise à le favoriser.
Grâce à l'Europe, les banques n’ont plus rien à craindre des institutions puisque les institutions européennes dominent les institutions nationales et protègent leur pouvoir.
Une constitution modifiable sans que personne ne puisse s’y opposer, vous trouvez ça démocratique ?
A l'abri de l’examen et de la critique, les lois votées sans négociation concernent le droit du travail, la concurrence, le marché intérieur...
Et les juges qui devraient être indépendants pour rendre la justice sont pourtant nommés par les exécutifs, c’est-à-dire qu’ils dépendent des exécutifs qu’ils vont avoir à juger ! La constitution peut être modifiée à loisir sans qu’on ne demande l’avis au parlement ou aux citoyens ! Dans l'autre sens, les procédures de révision pour modifier la constitution requièrent une triple unanimité : tous les gouvernements doivent être unanimes, ainsi que deux autres instances, ce qui est quasi impossible, il suffit qu’un seul état soit contre pour les rejeter.
Les états n’ont pas le droit de contrôler la circulation des capitaux, et ne peuvent non plus limiter le droit des entreprises de s’installer où elles veulent. Une réelle politique sociale n'est donc plus possible. Par le passé, les salaires et les loyers étaient indexés sur l’inflation (échelle mobile des salaires), un réel outil de protection sociale qui n'entravait pourtant pas la prospérité économique. Aujourd'hui le chômage de masse est imparable puisque l’inflation est contrôlée et il sert à maintenir les salaires bas. Dans ce système néolibéral, conflit d'intérêt et trafic d’influence sont les points clefs, peu importe le parti politique puisque la finance et les grands groupes sont ceux qui prêtent !
On ne mort pas la main qui nous nourrit, les chefs d'état ne sont que leurs pantins. Et comment faire voter des lois pour y remédier alors que les parlementaires européens élus sont bridés et ne peuvent pas faire aboutir leurs propositions ? Après avoir écrit les lois, ce sont les ministres eux-mêmes qui les font voter. La grande majorité des personnes qui ont du pouvoir dans ce système, ne sont pas ceux qui sont élus par les citoyens mais ceux qui sont nommés. Le parlement n’a pas l’initiative des lois (les citoyens non plus), c’est la commission européenne qui a ce privilège, donc ceux qui ne sont pas élus sont ceux qui ont tous les pouvoirs ! Celui qui écrit les lois détient le pouvoir. En démocratie, c'est le peuple qui propose et vote les lois (c'est la cas en Suisses). L'Europe est un simulacre de démocratie.
En écoutant le discours de Gabin, on se dit que l'acteur avait déjà tout compris sur les réeles ambitions de l'Europe.