Plan B ? Officiellement, c'est prématuré et ne peut être anticipé. Le Canard enchaîné a enfoncé un second clou dans le cercueil des ambitions présidentielles de Fillon-Fillon-Fillon & consort & héritiers, Le Monde revient sur la société 2F Conseil – pour F. F(illon) Conseil – en évoquant "d'éventuels conflits d'intérêts" (grandes entreprises, sociétés russes ou de pays périphériques, établissements financiers). Et voici que Le Parisien révèle que les noms de domaines baroin2017, bertrand2017 et wauquiez2017 viennent, révèle Le Parisien, d'être déposés.
En vue des législatives ? Seulement ? Le très lisse François Baroin pourrait, à défaut d'être adoubé par Alain Juppé lui-même, recevoir le soutien des sarkozystes comme des nostalgiques de la candidature Juppé. C'est moins évident pour Laurent Wauquiez, très apprécié des sarkozystes, moins du reste de la nébuleuse LR. François Baroin (ou… des sympathisants prévoyants) a pris les devants, déposant l'intitulé dès le 27 janvier, Laurent Wauquiez et Xavier Bertrand attendant hier pour se manifester. Mais le nom de Valérie Pécresse est aussi évoqué. Selon un sondage Elabe, 76% des électeurs potentiels ne sont pas convaincus par les explications de François Fillon et c'est moitié-moitié pour ceux de la droite et du centre.
François Bayrou ne se prononce pas candidat mais décoche ce coup de pied : "vous savez bien que tout le monde en parle dans son camp et autour de lui''.
Bayrou compte à rebours
François Bayrou se donne jusqu'aux 16 ou 18 février pour se prononcer sur sa candidature. Son ralliement discret à François Fillon, qui s'interrogeait sur l'opportunité de l'avoir pour adversaire pompant des suffrages à Emmanuel Macron, n'est plus d'actualité.
En revanche, les centristes du Modem pourraient fort bien s'accommoder de François Baroin ou de Xavier Bertrand. Une chose est sûre, le Penelopegate devient un feuilleton, alourdissant chaque jour la défiance, et les sphères d'influence du "clan familial Fillon" s'élargissent. Il est à présent question d'Alexia Demirdjian, embauchée par Éléonore de Lacharrière, la fille du Pdg de La Revue des Deux Mondes, pour l'assister dans sa fondation Culture et diversité.
Alexia Demirdjian, indique Mediapart, cumulait les fonctions auprès de François Fillon et de la fondation, mais, sur le site de cette dernière, elle n'apparaît pas (ou plus), ni dans la liste des membres du comité de pilotage, ni dans celle des huit délégué, assistante, chargées de mission. "Cela fait dix ans que je travaille, dix ans que mon parcours est transparent", rétorque l'intéressée. Au moins a-t-elle fait figurer le nom du groupe Fimalac (Lacharrière) sur son profil Linkedin et des emplois tout à fait vérifiables et beaucoup moins ''transparents", soit fantomatiques, que d'autres (Penelope et ses enfants). Cette ancienne de ScPo Bordeaux, très active aussi dans les associations arméniennes, était au moins non seulement qualifiée, et beaucoup plus visible que Miss Moneypenny (Penny Fillon).
L'essentiel est ailleurs pour LR. Selon que François Bayrou se présentera ou non, Fillon ne figurerait plus au second tour de la présidentielle selon un sondage Elabe pour Les Échos. Plus il s'accroche, plus il se rapproche de… Benoît Hamon ou Jean-Luc Mélenchon. Et dans la Sarthe, on attend que Marc Joulaud expose si son ancien chef de cabinet émarge ou non encore au budget de la commune : le très jeune Julien Grousset a rejoint l'équipe de François Fillon le 20 janvier. Le lendemain au soir, Le Canard enchaîné parvenait dans les rédactions. Julien Grousset est chargé des déplacements du candidat… et lui tient la portière devant le parquet financier. Pour Georges Fenech, député LR du Rhône, le Penelopegate ne relève plus de la justice, mais de "l'éthique''. Et surtout des chances de parvenir au second tour de la présidentielle...