Noi vrem sa traim demn! Vivre dignes. Rezist, acum ori niciodata. Résistons, ce jour ou jamais. Rezistente. Presque la majorité des Roumaines et Roumains entonnent leur chant des Partisans, chaque nuit. Ici, dans la ville du lycée français Calderon (‡Bucuresti, 22 déc. 1989), confrère tué dans la capitale, en ce Timisoara (Timis, capitale de l'ancien Banat), chaque soir, plus d'un millier convergent vers la piata Victoirii, d'où partit l'insurrection déclenchée contre les Ceausescu. Mais hier soir, devant l'Opéra de Timisoara, on entonnait l'Ode à la joie, hymne de l'Union européenne.

Timisoara, ville souabe, autrefois juive, roumaine, bulgare, hongroise, serbe, grecque, et qui reste (un peu) francophone, grâce à l'Institut français, au département de français de l'UVT (univ. de l'Ouest roumain), et aux étudiantes et étudiants français des facultés de médecine et dentaire, Timisoara est une ville profondément européenne. Que fait la France, que fait l'UE ? Pas d'ingérence. C'est "normal", mais le Banat réclame France et UE.. La rédaction d'Adevarul rapporte que les drapeaux de l'Union européenne sont brandis toujours plus nombreux, chaque nuit. Les Européennes et Européens de Timisoara exigent, dans le froid, la démission de Sorin Grindeanu, pourtant formé à l'UVT, ex-conseiller municipal de "Timi".

C'est le Premier ministre, car l'ex-président du PSD, Liviu Dragnea, ne pouvait, poursuivi pour corruption et fraude électorale, condamné avec sursis comme usuel, se faufiler jusqu'au fauteuil. Et Grindeanu, en pleine nuit, adopte un décret qui vaut amnistie, abaissement du seuil des poursuites pour abus de biens sociaux. Pour résumer, une mesure à la Sarkozy-Fillon.

Ce décret, à la suite de manifestions monstres, est abrogé le 4 février dernier, puis le ministre de la Justice, "coupable" de n'avoir pas su communiquer, "coupable" de n'avoir su museler la presse, est forcé à la démission. Mais pour Timisoara, Bucarest, et toutes les grandes villes du pays, en particulier les villes universitaires, cela ne suffit pas.

Proclamation de Timisoara

Les animateurs des manifestations locales avaient incité à s'accorder un jour de repos. Ils ont été non pas "débordés", ni "désavoués" : simplement, la consigne n'a pas été respectées ni hier soir, ni ce soir, alors que même les cascades du Banat sont gelées. "Nous sommes malades de cette société et d'une classe politique profondément corrompues. Je veux être fier de mon Banat, de la Roumanie. Je veux un pays correct", confie un manifestant dans un français que beaucoup trop de Françaises et Français ne parlent plus correctement. Presque toute l'aristocratie roumaine, nombre d'intellectuels, ingénieurs, peintres, sculpteurs, ont fait la renommée de la France, s'établissant en France, ou, comme une prix Nobel de littérature, une Souabe du Banat, en Allemagne.

À présent, la jeunesse roumaine, écœurée, celle qui n'a pas déjà fui pour venir, disons-le nettement, relever le niveau intellectuel et de compétences des pays de langues romanes (surtout Italie, Espagne et France, dans cet ordre), manifeste sans que nous manifestions notre solidarité. Clotide Armand, conseillère municipale de Bucarest, vice-présidente de l'Union pour sauver la Roumanie, en appelle à ses compatriotes français. Il y a eu, ce dimanche, un rendez-vous au Trocadéro (Paris). Je l'ai appris trop tard. Voyez, sur Facebook, Pascal Le Hen (kenavo au passage), de la România Franța Amicale (groupe Facebook), remarquée par Puterea, qui nous conviera à d'autres rassemblements. #rezist. Io supporto la lotta dei Rumeni per la giustizia.

Apoyo la lucha de los Rumano por la justicia. I stand with Romanians fight for justice. Ich unterstütze den rumänischen Kampf pro Justiz. Je suis avec la lutte des Roumains pour la justice. Et ne désespérons plus les Roumaines et les Roumains en tolérant en France ce qu'ils n'acceptent plus en Roumanie. L'astroturfing ne doit pas profiter qu'aux Donald Trump, Steve Bannon & Co. C'est acum ori niciodata.